Feu sur le procès Colonna
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Feu sur le procès Colonna



Ainsi, deux membres du commando ayant assassiné le préfet Erignac seraient "peut-être" toujours en fuite.

Et cette révélation pourrait être de nature à innocenter Yvan Colonna. C'est le commissaire Vinolas, ancien collaborateur du préfet, devenu aujourd'hui collaborateur du maire du XVIII e arrondissement de Paris Daniel Vaillant, qui est venu l'affirmer devant la Cour d'Assises spéciales, qui juge en appel Colonna. Et ce n'est pas une révélation. Il avait déjà confié le scoop, en 2002, assure-t-il, à l'ancien procureur de Paris, et à l'ancien patron du RAID, qui se sont empressés de l'oublier.

Sacrée police, sacrée Justice françaises ! Dès que l'on braque les projecteurs sur un dossier criminel, aussitôt apparaissent les lacunes, les repentirs, les retouches, les trous. Ainsi, comme le remarque Stéphane Durand-Souffland dans Le Figaro, le plus ravageur, dans la théâtrale déposition Vinolas, ce n'est pas son contenu. C'est que les "révélations", désintéressées ou non, vraies ou fausses, fantaisistes ou sérieuses, sincères ou perverses, faites en 2002 par le témoin Vinolas, n'apparaissent nulle part dans le (pourtant pachydermique) dossier. Jusqu'au comble du burlesque: Vinolas a écrit avant le procès au président de l'actuelle Cour d'Assises, qui admet avoir reçu la lettre, mais...assure qu'il ne l'a pas lue.

Beaucoup de zones d'ombres subsistent, qui pourraient conduire à douter de cette déposition Vinolas. Mais pour la presse, en tout cas, la cause est entendue: le procès est caduc. "On n'a pas le droit de douter de la culpabilité de Colonna ?" demande rudement, ce matin, sur RTL, la journaliste Alba Ventura à l'ancien ministre de l'Intérieur Chevènement, dans les cordes. Bien sûr, les apparences donnent aujourd'hui raison au scepticisme de la presse, ces mêmes apparences irréfutables qui, lors de son arrestation, condamnaient Colonna. N'empêche: à voir la presse tirer sur le procès Colonna, avec le même entrain qu'elle tirait sur Colonna, on aimerait bien, aujourd'hui comme hier, quelques instants de réflexion.

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