Dans le miroir ivoirien
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chronique

Dans le miroir ivoirien

Alors, Jack Lang, que dites-vous à votre ami Laurent Gbagbo

, qui refuse de reconnaître les résultats de la présidentielle ivoirienne, tels que proclamés par la Commission Electorale Indépendante ? demande Patrick Cohen (France Inter) à l'ancien ministre. Et Lang, en réponse, de se lancer dans un long éloge de Gbagbo, qui a organisé cette présidentielle, monté des listes électorales, etc. Cohen s'impatiente. Et aujourd'hui ? Que lui dîies-vous aujourd'hui ? Sous-entendu: l'appelez-vous à reconnaître sa défaite ? Lang: "J'ai appelé hier soir les proches de Laurent Gbagbo." Ah. "Et je les ai appelés à garder leur calme, à assumer leurs responsabilités, et à sortir par le haut." Re-ah. Le cher ami de Gbagbo n'a donc pas appelé son ami, clairement, explicitement, à reconnaître sa défaite. Mais Cohen n'insiste pas. Il est temps de passer aux choses sérieuses : le beau, le grand, l'irréprochable processus électoral entre seigneurs de guerre socialistes.

Tiens, une question de mots. Au journal de 8 heures, France Inter explique que c'est "le clan Gbagbo" qui refuse de reconnaître sa défaite. Au sens propre, ce n'est pas vrai. La victoire de Ouattara a été proclamée par la Commission Electorale Indépendante, mais le Conseil Constitutionnel ivoirien, lui, a considéré que la CEI était "hors délai", et refusé de promulguer les résultats (la presse ivoirienne avait relaté comment la CEI a été empêchée de les proclamer dans les délais). Il parait que ce Conseil est présidé par un proche de Gbagbo. C'est possible. Je n'en sais rien (la seule chose certaine, c'est que les remarquables juristes ivoiriens ont été pour la plupart formés en France). Mais quand le Conseil constitutionnel (français) a retoqué la taxe carbone, lémédias français ont-ils traduit que cette taxe était retoquée par le "clan Chirac" ?


Ah mais non. Notre conseil constitutionnel à nous est un beau, un grand, un vrai conseil des sages. Ce n'est pas lui, qui s'abriterait derrière des arguties juridiques, pour arranger le pouvoir. A propos de la validation des comptes de campagne de Chirac et Balladur en 1995 par exemple (ne l'oublions pas trop vite, celle-là) quelqu'un a-t-il écrit que les clans socialisto-chiraco-balladuriens s'étaient entendus pour valider une présidentielle truquée ? Vous n'y pensez pas. Nous ne sommes pas au Sarkozistan, tout de même ! (à propos, on vient de passer le cap des 10 000 exemplaires vendus. 10 000 citoyens du petit sultanat népotiste, ça fait rêver. On va bientôt éditer des passeports...)

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