D@ns le texte, nécessairement
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D@ns le texte, nécessairement

Vous êtes plusieurs, dans le forum, à demander ce que devient notre émission D@ns le texte. Alors que nos autres émissions ont repris, celle-ci manque encore à l'appel de janvier. L'impatience monte. L'état de manque menace. Alors ? Alors elle va changer. On est en pleine réflexion.

Cette émission a un problème simple : elle n'est pas assez regardée. Vous l'aimez (nous aussi), vous êtes heureux de savoir qu'elle existe (nous aussi), vous êtes prêts à descendre dans la rue pour que nous la conservions (nous aussi), mais vous ne la regardez pas assez.

Soit, elle vous intimide : la littérature, hein, c'est compliqué, ce n'est pas pour vous, vous n'êtes pas à la hauteur, vous n'avez pas les références, et au lycée les cours de français vous endormaient. Soit, vous vous dites que vous la regarderez plus tard, le week-end venu, aux vacances, à la Saint Glinglin, quand vous aurez le temps. Et vous ne la regardez pas, évidemment.

Le sujet de notre réflexion est donc le suivant : comment rendre l'émission, non seulement unique en son genre, pionnière, galvanisante d'intelligence, ce qu'elle est déjà, mais aussi nécessaire ?

Oui, nécessaire. Ce qui porte notre site depuis le début, ce qui vous amène vers lui, est avant tout le sentiment de sa nécessité. Que ce sentiment s'estompe, et je ne donne pas cher de nous.

Comment rendre D@ns le texte nécessaire ? L'idée générale serait celle-ci : faire une émission qui réponde à des questions que vous vous posez (même si vous ne savez pas encore que vous vous les posez). Venir vous chercher par des thèmes, un besoin de comprendre, des interrogations sourdes, latentes, plutôt que par l'affichage en vitrine d'auteurs prestigieux.

Et pour connaître les questions que vous vous posez, nous bénéficions d'un instrument assez irremplaçable : nos forums.

Souvent, en lisant les forums, sur les sujets les plus divers, je me suis dit que nous aurions matière à plonger d@ns le texte. Plusieurs exemples récents. Dans le forum de la chronique de Judith consacrée à Marjane Satrapi, sont nés des débats sur la dessinatrice iranienne. Qui est-elle ? A-t-elle, sur la scène iranienne, des engagements politiques ? Comment s'inscrivent-ils dans le contexte politique compliqué du pays ? Comment éclairent-ils son oeuvre ? Emission ! (Celle-là, d'ailleurs, on pourrait la lancer tout de suite, mais nous nous heurtons à un obstacle de taille : nous ne savons comment la joindre, et son éditeur n'est pas d'un grand secours. Si quelque @sinaute satrapophile a son numéro de portable, qu'il me l'envoie en message privé, merci).

Autre exemple : Camus et la guerre d'Algérie. Qu'a écrit exactement, le futur (peut-être) panthéonisé ? Quelle fut sa position sur les attentats du FLN, sur la violence légitime et la violence illégitime ? Comment comprendre exactement sa fameuse phrase sur sa mère et la Justice ? Emission !

Pourquoi ne pas traiter aussi des sujets plus inattendus ? Dans le forum de l'article de Sébastien Rochat, sur le cirage de pompes que Giesbert, directeur du Point, organise à sa gloire dans son propre journal, est née une étrange hypothèse : sous couvert d'encenser le dernier livre de Giesbert, le critique Jean-Paul Enthoven ne lui taille-t-il pas un joli costard entre les lignes ? Ce ne serait pas la première fois, qu'un critique littéraire contraint se livrerait à cette vengeance raffinée. Emission (non pas sur le livre, évidemment, mais sur l'article).

Ces quelques exemples, dans lesquels je mêle à dessein le possible et l'irréalisable, dessinent une nouvelle émission, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Romans et essais, bien entendu, resteront à notre menu, mais aussi articles, discours, et pourquoi pas vidéos ? Partout où un texte, un texte élaboré et mystérieux, un texte aux entrailles profondes et odorantes, quelle que soit sa forme, entre en collision avec le monde d'aujourd'hui, nous tenterons d'être. On peut même élargir le champ à de grands textes classiques. Il est rétrospectivement évident que nous aurions dû l'an dernier plonger d@ns le texte de la princesse de Clèves, celle qui faisait tellementsouffrir Sarkozy. Les éditions de La Fabrique viennent de republier un formidable et désespérant récit de Victor Hugo sur le coup d'Etat du 2 décembre, et le devoir d'insurrection. Une re-lecture de ce texte, exhumé par l'éditeur de "L'insurrection qui vient", dans le contexte d'aujourd'hui, serait évidemment éclairante.

Voilà l'état des réflexions, que nous avons esquissées avec Judith (Hubert continuera de nous apporter son concours dans son champ de compétence, mais nous ferons aussi appel à d'autres spécialistes). Elles ont besoin des vôtres, et de vos réactions. Cette émission a besoin de votre énergie. Cela prendra peut-être un peu de temps, mais on a tout notre temps : les textes restent, comme chacun sait.

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