COP21 : comment gérer le trop
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COP21 : comment gérer le trop

Trop. Trop de tout. Trop de présidents, de rois, de princes, d'émirs, de premiers ministres. Tellement de chefs d'Etat, que la "photo de famille" ne peut pas entrer dans le cadre des journaux. Il faut la publier en plan très large, au risque de n'y reconnaître personne, ou la recadrer, évidemment sur le centre, où trône François Hollande (à recommander, les quatre minutes de rushes de la mise en place de cette photo de famille, mises en ligne par le site FranceTVinfos, et qui donnent un avant-goût des difficultés diplomatiques à venir). Bref, il faudrait inventer des journaux dépliables ou, comme la télé, ne la montrer qu'en traveling, ce qui est évidemment frustrant pour le spectateur : que fricote donc Obama, pendant qu'on regarde Evo Morales et le prince Albert s'ignorer superbement ?

Photo de famille, plan serré

Photo de famille, plan (semi) large

Trop d'infos creuses. Leurs limousines. Leur menu. Leurs discours. Leurs apartés. Leurs bouderies. Leurs retards. Les mesures de sécurité. Le RAID. Les hélicos. La circulation (fluide). Trop de débats, de duels, de joutes, alors que le vrai événement (la négociation) n'a pas encore commencé. Un événement trop gros pour les entonnoirs du système d'information. Autant les attentats, et leurs suites, étaient taillés pour l'info continue, autant l'ouverture protéiforme de ce gargantuesque sommet dissuade d'allumer la télé, ou d'ouvrir un journal. Notre rude mission, ici, si nous parvenons à la remplir, consistera donc régulièrement à vous en offrir un digest, une synthèse, si possible puisée aux meilleures sources, journalistiques ou associatives. En attendant, pour vous mettre en condition, vous pouvez toujours relire nos excellents avant-papiers : pourquoi on n'atteindra pas l'objectif des deux degrés, et comment le communiqué final rusera avec le mot "contraignant".

Sans oublier que pendant la COP 21, la planète continue de tourner, et l'état d'urgence de déployer ses splendeurs. L'avantage de l'état d'urgence, c'est qu'il révèle le fonctionnement de quelques éminentes institutions de la République, qui bénéficient habituellement d'une pénombre complice, à commencer par le Tribunal administratif, cette juridiction trop méconnue censée examiner les litiges entre citoyens et administration. Et plus particulièrement, celui de Rennes. Et plus particulièrement encore, son juge nommé Nicolas Tronel, qui mérite de passer à la postérité. Saisi en référé (un mot savant synonyme d'urgence) contre cinq assignations à résidence prises par le ministre de l'Intérieur dans le cadre de la COP21, le juge Tronel s'est surpassé, rejetant les cinq saisines d'un coup, en dépit des pièces fournies par les assignés (l'un est incapable d'amener ses enfants à l'école, l'autre a un entretien d'embauche, le troisième des cours à la fac, etc). A l'un, il propose de s'organiser pour travailler à temps partiel, à l'autre de manquer quelques cours de fac. Heureusement, l'observatoire de l'état d'urgence du Monde était là. A lire en intégralité.

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