Ecotaxe, Roumains : tempête (s) sur la Bretagne
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Ecotaxe, Roumains : tempête (s) sur la Bretagne

Elle est taquine, l'insurrection. Elle ne vient jamais où on l'attend.

C'est peut-être de Bretagne qu'elle viendra, dans un bouquet de circonstances improbables : contre une taxe écolo, votée sous Sarkozy, dans la foulée du Grenelle de l'environnement, et qui vise à faire financer par les propriétaires de poids lourds les routes qu'abiment les poids lourds. Accessoirement, à promouvoir le ferroviaire et le fluvial. De Bretagne, avec un mouvement social atypique, défiant les grilles et les formes habituelles, regroupant paysans, patrons et salariés. Un mouvement qu'on n'avait pas vu venir. Si les manifestations de ce week-end pour tenter de détruire le dernier portique écotaxe subsistant ont été très médiatisées, la destruction des deux autres, au coeur de l'été, n'avait pas vraiment ému au-delà de la presse locale.

Pourquoi celle-ci émeut-elle davantage ? Le "ras-le-bol fiscal" est passé par là, et le gouvernement se débat dans les reculades. Les médias flairent le sang, la capitulation, la reculade en rase campagne. Le match est enclenché. Combien de temps, pour que le gouvernement recule ? Combien d'heures ?

Dans les trois pages qu'il consacre au mouvement breton anti-écotaxe, Libération soulève un autre problème : l'emploi, par les abattoirs Gad de Josselin (Morbihan) en redressement judiciaire, d'une centaine d'intérimaires roumains, et qui braque le projecteur sur le phénomène des travailleurs détachés. "On est passé de 7000 travailleurs détachés en 2000, à 145 000 en 2011" affirme le sénateur (PCF) Eric Bocquet, auteur d'un rapport sur le sujet. Sujet explosif, vu le contexte : on a vu la semaine dernière, à Gad, les ouvriers d'une usine (sauvegardée) faire le coup de poing contre les ouvriers d'une autre usine (promise à la fermeture). Rien à voir avec l'écotaxe ? A première vue, non. Sans trop risquer de se tromper, on peut pourtant prévoir que la grande machine à amalgames n'y regardera pas de si près, même si les conditions économiques de ce recrutement restent encore obscures. Sous-payés, comme l'affirment les syndicats ? La direction le réfute. Les Roumains, assure-t-elle, sont autant payés que les Français, ils ne sont là que provisoirement, dans l'attente du reclassement des ouvriers de l'usine qui va fermer, et on les a embauchés parce qu'on ne trouve pas de Français à embaucher sur place. Selon la météo d'@si, on prévoit que les Roumains qui viennent manger le pain des ouvriers français seront un thème porteur des prochaines semaines.

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