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Jasmin par ci, jasmin par là. Comment va tourner la "révolution du jasmin" ?

Tout savoir sur la "révolution du jasmin". D'où vient le mot ? D'un office de tourisme particulièrement réactif, et créatif ? Mystère. Un blogueur tunisien en revendique la paternité, expliquant que la fleur symbolise "la pureté, la douceur de vivre, et la tolérance". En tout cas, la presse internationale ne s'est pas fait prier pour ratifier l'appellation, et donner son coup de tampon à l'étiquette. Quant aux Tunisiens qui jugent leur nouveau petit nom trop "carte postalistique", ils peuvent toujours râler sur Twitter, vive la liberté, mais qu'ils ne dérangent pas le business, et ne menacent pas le retour des touristes. Tenez-vous-le pour dit, les Tunisiens. Il ne s'agirait pas de se livrer aux exactions révolutionnaires habituelles (règlements de compte, expropriations, épurations, lynchages). Tout cela est bon pour les autres. Vive le jasmin !

Cette assignation à identité florale est d'autant plus remarquable que la même presse internationale, en même temps qu'elle n'en finit pas de humer les effluves de jasmin, frémit d'avance à l'idée de la "contagion" qui menace dans les pays voisins de la Tunisie. Et les "aquiletouristes" de la presse, avec leurs stéthoscopes, d'inspecter méticuleusement l'état de santé des dictatures en Egypte, en Syrie ou en Libye. Cet étrange balancement, entre floral et médical, donne la mesure de l'ambivalence des sentiments que nous inspire un si considérable événement, que nous avons été si incapables d'anticiper, et qui bouleverse déjà tant de nos représentations (Islam, monde arabe, aspiration à la démocratie, etc).

A propos de mots, et de dictature, vous avez remarqué les contorsions sémantiques, aujourd'hui, quand il s'agit de désigner Ben Ali ? 23 ans durant, la presse française, par facilité, par habitude, par mimétisme, par proximité, l'a tout bêtement appelé président. Il était tout de même plus facile d'appeler "dictateurs" les clowns terrifiants et lointains, en Corée du Nord, ou dans les pays en "stan". Quelques "dictateurs" font aujourd'hui timidement leur apparition ici et là, dans le coeur des articles. Nul doute qu'ils vont se multiplier, à mesure que s'estompera le souvenir de la complaisance verbale passée. Pour la presse, un dictateur géographiquement proche est un autocrate destitué, de préférence depuis longtemps.

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