Déjà moi. Oui, je sais, je vous ai dit que je partais en vacances, que je revendiquais ma part, ma pleine part, toute ma part, de droit à la paresse. Une semaine entière sans neuf-quinze : survivrai-je ? Deux semaines entières sans Ligne j@une : survivrez-vous ?

Mais on ne décroche pas si facilement. Je ne suis pas excellent en décrochage. Je suis un décrocheur très imparfait, même si je fais des efforts.

A peine en vacances, il faut évidemment que je revienne rôder sur le site, dans ses coulisses désertes, dans ses recoins oubliés et ses greniers poussiéreux. Y a-t-il plus bel endroit, où passer des heures de vacances, que le grenier poussiéreux d'une maison qu'on aime, et où on a déjà tant de souvenirs ?

Et que fait-on, dans un grenier ? Ou farfouille, on range. On déplace. On fait des tas. Et faire du rangement, dans le site, ça s'appelle créer des dossiers (ils sont tous ici, empilés, sur une page à eux). J'adore ranger. Ce n'est pas un goût, c'est une pulsion, qui ne s'arrange pas avec l'âge. Il faut toujours que tout soit à sa place. Les autres, les bordéliques, ne nous comprennent pas, nous les rangeurs. Ils nous traitent de maniaques. Un jour, je créerai une association de défense des tiroirs et des petites boîtes. Bref.

Dans l'année, quand il faut courir après l'actu, et les invités des émissions, vous ne me croirez pas, mais on n'a pas le temps de ranger. Trop d'articles et d'émissions tombent donc dans un trou noir. Les dossiers, nos petites boîtes, ont pour but de les resusciter. Vous l'avez sans doute remarqué : à chaque fois qu'on nourrit un dossier, il remonte tout en haut de la pile, sur la home page. La chose a été mûrement pensée, notamment par Julie Guilbault, ma petite soeur en maniaquerie, pour lutter contre l'amnésie médiatique, et tout ça. Je ne sais pas si ça marche. Dans les forums, vous ne parlez jamais des dossiers. Peut-être êtes-vous ravis, peut-être que vous vous en foutez. Tant pis. J'ai envie de vous parler des dossiers, ces grands méconnus du site.

Donc, dans la lancée de Sebastien Rochat, qui prend les choses à bras le corps, et a créé cette semaine un dossier délinquance (pas très fourni d'ailleurs, on n'a pas été très productifs, sur le sujet, depuis deux ans), paf, voici un dossier sur le tabou des marques, autour de la question : mais pourquoi la télé est-elle si réticente à citer des noms de marques ? Bon, il commence par un contre-exemple : l'excellent reportage de France 2 sur Darty. Mais un contre-exemple n'infirme pas la règle.

Vous savez comment ça se passe, quand on fouille. On cherche quelque chose, et on trouve autre chose. En fouillant, je me suis rendu compte qu'on n'avait pas de dossier sur les témoignages douteux de la télé (quand je pense que nous ne l'avions pas encore créé, celui-là). Le voici. Dans nos derniers nés, il y a aussi ce dossier sur les plantages des médias mainstream, créé l'autre semaine dans l'énervement de la nième offensive de je ne sais plus qui contre Internet-poubelle-de-l'info.

Mais les choses ne sont pas si simples. L'abondance de dossiers est l'ennemi du dossier. Trop de dossiers tue le dossier. Exemple : faut-il créer un dossier Ali Soumaré ? Que va devenir cette histoire ? Que va devenir Soumaré ? Dans le doute, j'ai plutôt décidé d'enrichir, et de renommer, le dossier Villiers-le-Bel (un de nos tout premiers dossiers. Un dossier vétéran). On verra bien comment l'affaire se développe.

Autre exemple. Faut-il créer un dossier BHL ? On ne manquerait pas de matière, notez. Mais bon. Nous avons jugé plus intéressant de créer un dossier sur la critique littéraire, sans doute davantage amené à se développer. Nous avons aussi regroupé dans un dossier toutes les histoires de photos manipulées (encore un incontournable, que nous n'avions même pas pensé à créer).

Voilà. Le grenier est un peu plus en ordre. Il n'attend plus que vous. Allez-y, si vous êtes comme moi, si vous aimez bien les plages en février, et les recoins poussiéreux. Et si, au hasard de votre visite, vous trouvez des perles oubliées, que nous avons négligé de ranger, vous avez le droit de les signaler. Le grenier est participatif, comme tout le reste.