2008, retour sur les brouillards d'une année folle
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2008, retour sur les brouillards d'une année folle

Un an ! Un an déjà, parcouru sans dételer, à essayer de disperser la poudre aux yeux que jettent lémédias. Puisque c'est de saison, prenons quelques instants pour nous arrêter, et faire le point sur notre trépidante activité de 2008.

Un an ! Un an déjà, parcouru sans dételer, à essayer de disperser la poudre aux yeux que jettent lémédias. Puisque c'est de saison, prenons quelques instants pour nous arrêter, et faire le point sur notre trépidante activité de 2008.

Toutes ces émissions ! Tous ces dossiers ! Tous ces vite-dits ! Et toutes ces images ! Tiens, s'il fallait jouer au jeu de n'en garder qu'une, laquelle retenir ?

pictoCet arrêt sur images d'Alain Korkos peut-être, plus éloquent que bien des textes...

Sauf à y consacrer un plein temps, vous n'avez certainement pas eu le temps de tout voir, de tout lire, de ce que nous avons publié en 2008. Un jour, deux jours de distraction, et vous aurez raté cinq articles, et une dizaine de brèves.

Et s'il ne fallait garder, de cette année, que quelques contenus, lesquels vous conseillerions nous ?

Dans l'équipe, chacun a ses préférés. Sophie Gindensperger a aimé l'émission qui a rassemblé trois blogueurs sur la justice, trois invités de grande qualité. François Rose (oui, notre cyclo-déco-réalisateur que vous découvrez dans l'émission de cette semaine) a préféré l'émission avec le monument Siné. Notre webmaster Thomas Scotto (autre révélation télé de la semaine) parle encore avec des trémolos de mon duel avec Michel Rocard.

Incontournable en bloc, notre tiercé gagnant de chroniqueurs. Judith Bernard, et ses déconstructions (parfois opérées en plusieurs temps), le père Korkoël, dont la hotte déborde de toutes les images produites depuis l'aube de la chrétienté, et même avant, et la petite nouvelle Anne-Sophie, qui n'a pas sa pareille pour faire avouer sa généalogie au mot "tollé", par exemple.

Voici de premières pistes. Perdez-vous. Prenez le temps.

Si vous voulez mon choix à moi (je sens que vous insistez), l'incontournable des incontournables, à mes yeux, celui qui justifierait à lui tout seul notre existence s'il en était besoin, c'est le dossier sur les sabotages du TGV. Pourquoi ? Parce que, tous médias confondus, nous avons été les premiers à juger très étranges les arrestations ultra-médiatisées des "épiciers" de Corrèze. Cette insistance d'Alliot-Marie sur "l'utra-gauche", reprise en boucle par tous les journalistes, nous a (tout de suite) semblé suspecte. De ma première réaction matinale, sous l'orage de grêle, à l'écoute des radios, jusqu'aux deux émissions que nous avons consacrées au sujet, je suis particulièrement fier que nous ayions suivi cette affaire de bout en bout.

L'épisode, d'ailleurs, était prévisible. La nécessité de fabriquer des épouvantails est inscrite dans les gènes du sarkozysme. Après l'ultra-gauche, on en trouvera d'autres. On n'est pas regardants. Les voyous de la finance, par exemple, ou les pédophiles, ou les multi-récidivistes, ou les magistrats, ou les banquiers qui ne prêtent pas, ou les socialistes, ou les députés UMP. Peu importe. Quand le stock de méchants aura été épuisé, et qu'il ne lui restera qu'à se retourner contre lui-même, il se retournera contre lui-même.

Les deux autres sujets qui nous ont le plus mobilisé cette année étaient moins prévisibles (ou en tout cas, pas prévus). La surréaliste loi audiovisuelle, sortie du chapeau aux premiers jours de l'année: avons nous eu raison d'y consacrer tant de place ? N'avons-nous pas été abusés par un leurre ? A vous de dire.

Quant au dernier "gros morceau", la crise financière, nous sommes restés plusieurs jours sans savoir par quel bout l'attraper. Sans doute parce que la force de l'événement prenait au dépourvu tous les "storytellers". Moments étonnants, où l'Histoire galope plus vite que tous les cacluls, que tous les scribes. Tous nos repères étaient bouleversés. Pensez donc, Bush nationalisait ! Et finalement, c'est "l'argent dette" qui nous a débloqués. Cette vidéo, sortie de nulle part, et qui commençait à buzzer partout, nous a intrigués. Nous avons tiré la ficelle: et cela a donné une de nos meilleures émissions (et accessoirement, excusez du peu, quatre dossiers). Chemin faisant, nous avons d'ailleurs affiné notre vocation: mettre du sens dans les vidéos qui buzzent. C'est dans ces moments de grand trouble, que nous avons l'impression de vous être particulièrement nécessaires (et nos pics de fréquentation le confirment d'ailleurs). Quand tout à coup, sans prévenir, un épais brouillard de stupeurs, d'images et d'éditoriaux nous enveloppe, et nous oblige à chercher nos repères à la lanterne, dans la purée de pois. A cette occasion, d'ailleurs, nous avons ébauché un partenariat avec Dailymotion, qui nous a choisis pour accompagner la diffusion de cette vidéo controversée. Ce genre de partenariat est à mon sens une voie prometteuse pour notre avenir. Ces grandes plateformes seront demain, sont déjà, l'alternative aux chaînes verticales traditionnelles, et un lieu de passage de plus en plus fréquenté. Je suis heureux que les foules qui les arpenteront nous trouvent sur leur chemin, bien en évidence.

Que dire encore de 2008 ? Cette année passionnante ne nous a certes pas apporté que des motifs de satisfaction. Si prometteurs que soient nos débuts, ce ne sont...que des débuts. Comparée à celle des mastodontes, notre audience est encore confidentielle. Nous ne nous en satisfaisons pas. Oui, nous voulons être davantage vus, lus et entendus. Mais sans jamais élever la voix. Nous voulons être un murmure qui porte loin. Un souffle qui ébranle. Un doute qui vacille, mais que l'on aperçoit du bout du monde. C'est utopique ? On verra bien.

A titre personnel, je me suis astreint cette année à la petite gymnastique du "neuf quinze": produire chaque matin un billet, avec une ponctualité ferroviaire. Même si c'est une contrainte à laquelle rien ne m'obligeait, je l'ai fait avec plaisir. Plaisir du défi implacable de l'horloge, plaisir de vous donner un rendez-vous, plaisir de manieur d'éprouvettes, de réintroduire subrepticement une contrainte de la "vieille presse" (la sacro-sainte "deadline") au coeur d'un nouveau media. Plaisir, toujours le même, de la recherche de nouvelles formes. Ce plaisir est-il partagé ? Si vous trouvez trois minutes, votre avis me fera...plaisir.

Parmi nos 25 000 abonnés de janvier 2008, 7 500 se sont déjà réabonnés, dès maintenant, sans attendre la date couperet du 8 janvier. Nombre d'entre eux ont même souscrit un abonnement de soutien de 40 ou 50 euros. Cette promptitude, ces gestes, sont pour nous la plus belle récompense du travail accompli, mais c'est évidemment encore loin de suffire. Si vous ne l'avez pas encore fait, promenez-vous dans nos incontournables et ailleurs, méditez bien sur le brouillard et les orages de grêle qui nous attendent en 2009. Et réabonnez-vous, sans attendre.

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