Le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet, est devenu ministre de l'Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales. Baylet ? C'est aussi le propriétaire de La Dépêche du Midi. Un journal particulièrement emballé par ce remaniement. A la Une, un "Président jusqu'au bout" et "quatre nouveaux ministres pour un gouvernement de combat". Problème : le journal ne rappelle à aucun moment que Baylet est propriétaire du quotidien.

En page intérieure, l'éditorial assure que ce nouveau gouvernement constitue une "équipe de combat, la plus élargie possible, alliant la jeunesse à l'expérience, et capable de tenir le choc politique qui ne manquera pas d'advenir". Deux pages plus loin, Baylet est présenté comme "un homme d'expérience" qui "entretient des relations amicales tant avec François Hollande qu'avec Manuel Valls". A ce poste de ministre de l'Aménagement du territoire, "son expérience d'élu du Tarn-et-Garonne lui sera précieuse au moment où la réforme territoriale entre dans les faits". Car figurez-vous que "Jean-Michel Baylet a contribué à sauver les départements quand ils étaient menacés par la réforme territoriale".

Un poste secondaire l'Aménagement du territoire ? Pas du tout : La Dépêche en fait la priorité du numéro 4 du nouveau gouvernement... avant même les questions d'environnement.

Le traitement de ce remaniement par La Dépêche contraste avec le reste de la presse : ce serait un "grand recyclage" (20 minutes), "un dernier replâtrage pour finir le quinquennat" (Le Figaro) le résultat de tractation digne de "Monsieur Bricolage" (Le Parisien). En un mot, pour L'Humanité, ce remaniement "fait flop". Des journaux aigris sans doute, qui n'ont pas la chance d'avoir un ministre comme patron.

L'occasion de relire la chronique de Daniel Schneidermann sur ce remaniement : "Cosse, face aux détricoteurs"