Periscope : les TV françaises écrivent à Facebook et Twitter (Le Figaro)
Brève

Periscope : les TV françaises écrivent à Facebook et Twitter (Le Figaro)

Les grandes chaînes de télévision françaises en veulent à Facebook et Twitter. Dans une lettre adressée aux patrons des deux réseaux sociaux, elles se plaignent qu'ils ne fassent rien pour empêcher les internautes de partager leurs contenus vidéos. Une plainte qui est surtout une réponse des TV à l'arrivée de l'application de vidéo en direct de Twitter (Periscope) et à l'accroissement spectaculaire du trafic vidéo sur Facebook.

"Certains de nos contenus vidéo ont été mis en ligne sur Facebook sans notre autorisation." Les dirigeants de TF1, M6, Canal+, France TV et l'Alpa (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) interpellaient le 6 mai dernier le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, et celui de Twitter, Dick Costolo, dans une lettre publiée aujourd'hui par Le Figaro.

Extrait de la lettre envoyée par les diffuseurs français à Facebook et Twitter (Le Figaro.fr)

Les chaînes ne veulent plus que les internautes puissent partager des contenus vidéo leur appartennant (extraits ou intégralité de films, séries, évènements sportifs etc.) sur les deux réseaux sociaux. Les entreprises françaises demandent donc aux deux géants américains de mettre en place "des technologies de filtrage automatique (vidéo et audio) par reconnaissance d'empreintes numériques préalablement déposées par les détenteurs de droits, permettant de bloquer la mise en ligne de vidéos contrefaisantes". En clair, TF1 ou Canal veulent que Facebook et Twitter bloquent les contenus des chaînes françaises automatiquement, grâce à des systèmes de détection automatique, déjà mis en place par les plateformes vidéo comme Youtube et Dailymotion.

"À ce sujet, si vous ne disposez pas encore de tels outils, vous pouvez d'ores et déjà recourir à celui développé par l'Institut National de l'Audiovisuel (INA), comme a choisi de le faire la plateforme Dailymotion", ironisent même les diffuseurs, pour souligner le retard, probablement volontaire, pris dans le domaine par les deux réseaux sociaux. "Si ces deux lettres restent polies dans la forme, le ton n'en reste pas moins ferme", note Le Figaro. Et pour cause : les chaînes menacent Facebook et Twitter de "condamnations conséquentes", prononcées par les tribunaux français, si aucune mesure n'est prise.

Pourquoi maintenant ?

Pourquoi cette crainte soudaine des diffuseurs français ? Cette lettre arrive dans un contexte où Facebook et Twitter misent tout sur les contenus vidéo (en grande partie car ils sont les plus intéressants en termes de revenus publicitaires). Twitter a ainsi lancé son service de vidéo en streaming et en direct, Periscope, il y a six semaines. Désormais, n'importe quel internaute peut toucher des milliers, voire des centaines de milliers, de "téléspectateurs" simplement avec un smartphone. Mais hors de question pour les chaînes françaises que cet internaute détourne leur audience en diffusant leurs propres programmes, pour lesquels ils ont payé des droits.

Facebook a de son côté récemment modifié son algorithme pour favoriser les vidéos hébergées directement sur sa plateforme, ainsi que la présentation des contenus vidéo dans son fil, désormais en lecture automatique. Des modifications qui ont fait passer le nombre de vidéos vues sur Facebook de 1 à 4 milliards par jour entre novembre et avril dernier. Pour comparaison, c'est autant que le nombre de vidéos vues par jour sur Youtube en 2012. À tel point qu'en Angleterre, la chaîne Sky News reconnaissait que lors de la campagne des législatives, nombre de leurs sujets étaient "plus vus sur Facebook qu'à l'antenne".

L'occasion de lire notre observatoire : Meerkat, Periscope - Les applis de vidéo en direct, gadget ou révolution de l'info?

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