France Télévisions : échec du rajeunissement (Télérama)
Brève

France Télévisions : échec du rajeunissement (Télérama)

La jeunesse, cette éternelle obsession des chaînes de France Télévisions. Lors de son audition publique devant le Conseil audiovisuel supérieur en 2010, Rémy Pfimlin ambitionnait de faire gagner dix ans d'âge aux téléspectateurs de France Télévisions. Cinq ans après, le bilan n'est pas aussi glorieux qu'espéré, rapporte Télérama: le jeune public est toujours aux abonnés absents.


Télérama revient sur les cinq années durant lesquelles France Télévisions a tenté de rajeunir son audience. Rémy Pflimlin s'était donné cet objectif au moment de prendre la tête du groupe audiovisuel public. Un challenge pour ainsi dire, alors que la majorité des chaînes du PAF, et plus encore l'audiovisuel public, voient vieillir leur audience - l'âge moyen d'un téléspectateur français est actuellement de 50 ans-. Le président de France Télévisions affirmait alors vouloir faire passer l'âge moyen de 55 à 45 ans. En bout de course, ce chiffre s'établit à 58 ans pour France 2, 60 ans pour France 3. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé d'inverser la tendance : au moment où il mettait le cap sur le jeune public, Pflimlin annonçait le lancement de cent nouveaux programmes seulement pour l'année 2011. Parmi lesquels de nombreux flops.

En 2011, la nouvelle équipe de France Télévisions - qui rassemble plusieurs jeunes professionnels des chaînes commerciales, comme le raconte Télérama - mise d'abord sur des programmes dits "de flux" (talk show, jeux télévisés, téléréalité). C'est un échec cuisant. Les programmes "jeunes" ne passent pas, ni auprès des jeunes, ni auprès des fidèles. La stratégie change alors, les chaînes tendent à cibler des publics différents : "France 3 se « re-pépérise » tranquillement sur fond de France éternelle. Du côté de France 2, c'est le public familial qu'il faut reconquérir" en se consacrant à"l'équation premier âge et troisième âge" pour la chaîne publique la plus regardée, des quadragénaires avec des enfants. France 4 continue elle son opération séduction du très jeune public, "tiraillée entre ses missions de service public – divertir tout en éduquant – et la tentation d'aller défier ses concurrentes avec leurs armes".

Émissions de consommation et "d'art de vivre" revisitant les vieilles recettes : l'audience n'y est pas, les parts de marché sont décevantes. Conséquence : les émissions ne se maintennent guère que quelques mois pour ensuite disparaître. En 2011, le jeu d'aventures L'Étoffe des Champions sur France 3 (un mélange de coaching sportif et de téléréalité), a été écourtée, faute d'audience. Quant à l'émission Jusqu'ici tout va bien, présentée par Sophia Aram sur France 2, elle a été supprimée en 2013 après trois mois de diffusion, pour être finalement remplacée par L'émission pour tous animée par Laurent Ruquier, un programme sur le modèle du succès Touche pas à mon poste ! (D8)...supprimée à son tour après six semaines d'antenne.


Le télé-crochet The Sing-off 100% Vocal diffusé sur France 2 et importé des États-Unis.

 

Ramener les jeunes sur les antennes publiques reste une préoccupation pour France Télévisions, d'après le rapport Schwartz rendu public en février 2015, dans lequel le gouvernement maintient cette priorité en vue du prochain mandat à la présidence du groupe.

L'occasion de revoir notre émission dans laquelle nous recevions Thierry Thuillier, directeur de l'information et des programmes de la chaîne France 2, avec qui nous abordions le difficile rajeunissement du public de l'audiovisuel public.

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