"Tous ensemble" : des malfaçons dans le chantier solidaire de TF1 ?
Brève Vidéo

"Tous ensemble" : des malfaçons dans le chantier solidaire de TF1 ?

Avez-vous déjà pleuré devant "Tous ensemble" ? Cette émission, diffusée sur TF1, se propose de venir en aide à des familles dont le logement nécessite d'importants travaux. Des centaines de bénévoles se mobilisent alors pour participer à un "chantier solidaire". Avec à la fin, des larmes de bonheur. Problème : pour la troisième fois en un an, une famille a pleuré plus longtemps que prévu en constatant des malfaçons à l'issue des travaux.



Des sanitaires inutilisables, une inondation à l'étage, une ventilation mécanique défaillante, un problème de fosse septique, des étagères mal fixées, des plinthes qui se décollent : la liste des malfaçons répertoriée par Paris Normandie à propos d'un chantier à Goupillières, dans l’Eure, aurait très bien pu faire l'objet d'une émission "anti-arnaque" de Julien Courbet. Sauf que cette fois-ci, ce chantier problématique s'est tenu dans le cadre d'une émission produite par... Julien Courbet.

Samedi 18 octobre, TF1 diffusait un nouveau numéro de "Tous ensemble", une émission de solidarité produite par La Concepteria (société de production de Julien Courbet donc). Direction l'Eure, où vivent "Nathalie, Thierry et cinq de leurs enfants". Avec l'aide de centaines de bénévoles, l'émission se propose de retaper leur maison, dépourvue d'eau courante et où les murs sont délabrés. En trois semaines, la maison est entièrement rénovée, du sol au plafond. Alors forcément, quand la famille découvre le résultat devant les caméras de TF1, c'est l'émotion. "C'est tous les Normands, mon grand, qui ont pris le relais", déclare l'animateur au père de famille, sur un ton paternaliste (caresse sur la tête incluse). La maison est comme neuve. Le père, qui avait (forcément) des problèmes de santé, est heureux. Tout va bien donc, même si on pouvait déjà déceler des problèmes d'humidité : tout le monde pleure.


Un mois après ses fuites de bonheur, la famille a déchanté, selon Paris Normandie qui a relevé un grand nombre de malfaçons, photos à l'appui. Le carrelage a par exemple dû être cassé après une infiltration d'eau. Et un meuble de la cuisine, mal fixé, est tombé :

Des malfaçons en raison d'un chantier trop expéditif ? Selon un bénévole, interrogé par Paris Normandie, ces problèmes seraient liés "à un manque de coordination et d’encadrement des travaux engagés". Mais la famille va plus loin dans ses accusations : Thierry, le père de famille, affirme qu'on lui a volé du matériel de bricolage. "Nous avons même perdu le contenu de notre congélateur", assure sa femme à Paris Normandie. Tout en assurant qu'elle pourrait porter plainte, la famille remercie tout de même les bénévoles et les fournisseurs "pour leur générosité". Mais pas la production. Laquelle aurait déclaré au père de famille que les bénévoles allaient être rappelés pour "réparer les imperfections". S'ils sont aussi efficaces que la première fois... 

Deux autres cas de malfaçons



Ce n'est pas la première mise en cause de l'émission "Tous ensemble". En décembre 2013, une famille vivant dans la Sarthe s'était déjà plaint des résultats du chantier solidaire : dix mois après la diffusion de l'émission, le portail électrique promis n'avait pas été installé, les tuiles de la véranda n'avaient pas été scellées. Sans oublier les factures inattendues, comme la surconsommation d'eau, liée au chantier, à la charge de cette famille. A l'époque, l'animateur de "Tous ensemble", Marc-Emmanuel, avait répliqué dans une interview à TVMAG : "Je trouve cela dommage et pathétique. C'est un manque de respect pour les 200 artisans et bénévoles qui ont accompli un travail phénoménal pour sortir cette famille de son mobile-home. Les familles auxquelles nous nous adressons sont dans une précarité telle qu'il ne s'agit pas de leur faire la maison de leur rêves, mais de bâtir dans l'urgence". Faudrait pas que les pauvres se plaignent en plus. Manque de chance, un mois plus tard, une autre famille, vivant en Charente, se plaignait elle aussi. Avec les mêmes griefs : un chantier expédié trop rapidement, un toit mal installé, de la moisissure dans la salle de bain, une douche qui ne fonctionne pas.

Contactée par @si, pour savoir, par exemple, si l'assurance de l'émission pouvait couvrir toutes ces malfaçons, la société de production, La Concepteria, ne nous avait pas rappelé en fin d'après-midi. Snif.

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Lire aussi

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.