Tunisie : manifestation agitée des Femen
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Tunisie : manifestation agitée des Femen

Trois militantes Femen européennes ont manifesté, seins nus, devant le palais de justice de Tunis, le 29 mai, pour demander la libération d'Amina, une Femen tunisienne arrêtée après avoir manifesté, seule, il y a une semaine. Six journalistes présents ont été interpellés par la police avant d'être relâchés. L'information est à la Une d'un quotidien francophone, réservé sur l'initiative. Mais c'est surtout sur les réseaux sociaux et le Web, que l'on trouve informations et soutiens sur la manifestations.

Les Femen s'internationalisent toujours plus. Dernier point de chute en date : la Tunisie. Avec une manifestation de soutien à l'une des leurs qui a été très agitée.

"Provocation Opération seins à l'air devant le Palais de Justice, Ces folles effrontées du Femen" titre ainsi, le Temps. La Une est illustrée d'une caricature montrant une Femen, dont les deux seins sont cachés par des têtes de juges, tout rouges.

"L’enceinte du palais est devenue un lieu semblable, au Hyde Park de Londres, où des groupes viennent s’exprimer et laisser libre cours à leur imagination pour parler de tout et de rien. Mais le palais de Justice n’est pas le Hyde Park, quand bien même, la liberté d’expression commence à avoir droit de cité. Car qu’on le veuille ou pas il y a des limites à ne pas dépasser, dont notamment les actes attentatoires à la moralité et à la dignité des citoyens" écrit Le Temps.

A contrario du Temps, l'autre quotidien francophone, La Presse, ne fait aucune référence à la manifestation des Femen. A part, dans un petit encadré page 5 signalant l'arrestation des trois militantes.

C'est sur le web que les descriptions de l'ambiance et des évènements sont les plus détaillées. Hier, "L’opération "seins nus" a commencé devant le grillage du palais de justice (...) Les trois jeunes femmes, deux Françaises et une Allemande, hurlaient Free Amina, la militante Femen emprisonnée", raconte par exemple site Tunisie Focus, avec plusieurs photos.

Puis, les trois femmes ont été entrainées par des policiers dans la cour vers le palais de justice, comme le montre une vidéo...

picto mise en ligne par le site Nawaat

Le site d'information Nawaat est en fait un blog collectif existant depuis 2006 (qui publie plusieurs articles chaque jour, écrits par les journalistes, des chroniqueurs réguliers, économistes, juristes, chercheurs, et 350 contributeurs citoyens). Il relate que les journalistes qui suivaient la manifestation des Femen ont été agressés et frappés : "La foule a grossi autour d’elles et les gens ont commencé à pousser vers l’entrée du tribunal. Tout d’un coup, les événements commencent à mal tourner et les journalistes deviennent la cible d’attaques. Soi-disant parce que les journalistes auraient organisé l’évènement, la colère de la foule s’est tournée contre eux alors que les Femen venaient d’être arrêtées par la police. Pour précision, des journalistes tunisiens et étrangers étaient en effet postés devant le tribunal avant l’action Femen."

Nawaat évoque également la grande confusion qui s'en est suivie, et l'interpellation de certains journalistes : "Alors que la foule s’agglomérait dans la cour du tribunal, Mohamed Haddad, un journaliste tunisien travaillant pour Reuters, s’est fait violemment bousculer par plusieurs personnes et on lui a jeté de l’eau sur la tête. Il a dû se réfugier dans un local de la police avoisinant pour éviter que les mouvements de foule n’atteignent sa caméra. (...) Plus loin, c’est Nacer Talel, photographe, qui se fait agresser avec Anis Mili, photographe pour Reuters. (...) cinq journalistes ainsi qu’un français ont ensuite été emmenés au poste de police du district."

De son côté, l'AFP précise que les journalistes brièvement interpellés ont "tous refusé de remettre leurs images à la police qui n'était pas en mesure dans l'immédiat de leur expliquer les motifs de l'interpellation."

Reste à savoir quelles seront les suites de l'affaire. Le site Tunisie Focus, signale que "Amina sera soutenue en Algérie". "Un rassemblement en solidarité avec Amina Tyler sera organisé jeudi 30 mai à Alger, au moment même où la jeune militante féministe tunisienne en détention comparaîtra devant les juges à Kairouan (...) Zack Ostmane, ce jeune militant algérien laïque et démocrate, comme il aime se définir, prépare un sit-in à Alger en soutien à la Femen tunisienne."

Evidemment, les Femen ont elles aussi réagi et ont expliqué leur action d'hier. Elles ont également choisi le web puisque c'est sur leur page Facebook, qu'elles expliquent qu'elles ont fait, hier, à Tunis, leur première manifestation dans un "pays islamique" avec trois Femen "sextremists" poitrine nue devant le siège du tribunal de Tunis. Elles précisent avoir voulu exprimer leur solidarité avec une militante Femen tunisienne, Amina Tyler (19 ans) incarcérée depuis une semaine dans une prison de Kerouan. Tyler risque plus de deux ans de prison pour avoir manifesté, habillée ( poitrine non dénudée), le 19 mai dernier. Elle a tagué "Femen" sur le mur d'un cimetière près de la grande mosquée de la ville, et portait sur elle un spray lacrymogène. Elle devrait être jugée le 30 mai.

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