Barjot porte plainte contre un blog de Mediapart
Brève

Barjot porte plainte contre un blog de Mediapart

Mediapart peut-il être condamné pour diffamation à cause d'un de ses blogs ? "Frigide Barjot" et son mari, "Basile de Koch", ont annoncé dans un communiqué avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile pour diffamation contre un blog hébergé par le site Mediapart. Le billet en question, publié le 16 décembre 2012 et qui est toujours en ligne, est une reprise partielle d'un autre blog, qui lui aussi fait l'objet d'une plainte en diffamation.



Dans leur communiqué, repris notamment par Causeur.fr, Barjot et de Koch dénoncent des allégations diffamatoires. Par exemple, il est écrit que Basile de Koch a été "militant du GUD, [organisation étudiante d'extrême-droite] à Assas dans sa folle jeunesse". Faux, rappelle le communiqué. Un jugement de la Cour d’Appel de Paris avait déjà condamné en 1997 l'hebdomadaire L'Evénement du jeudi pour avoir repris cette "information inexacte".

Qui est Frigide Barjot ? Le texte litigieux


Autre élément jugé diffamatoire par Barjot et de Koch : le texte publié sur le blog de Mediapart indique que Basile de Koch "suivra Bruno Mégret dans la scission du FN et deviendra un des fondateurs du MNR". Or, "pour faire « scission » du Front National, encore faut-il en avoir fait partie, ce qui n’est pas non plus le cas de Basile; sur ce point aussi, la justice a tranché", dénonce le communiqué. Enfin, s'agissant de Frigide Barjot, le texte la qualifie de "vieille militante de l'extrême-droite la plus nauséabonde". Des propos que Barjot considère également comme diffamatoires.

Que risque Mediapart ? Jointe par @si, Géraldine Delacroix, la journaliste en charge du club (les blogs de Mediapart), nous explique que normalement le site ne risque rien et détaille la procédure : "En général, ça ne se passe pas comme ça. Les gens demandent qu'on retire des propos diffamatoires, ce qu'on fait après vérification". Dans le cas présent, Delacroix assure que les plaignants n'ont jamais contacté Mediapart. De fait, conformément à la loi pour la confiance dans l'économie numérique qui date de 2004, Mediapart ne peut pas être inquiété en tant qu'hébergeur. Sa responsabilité aurait été engagée si le site avait refusé, suite à la demande des personnes ciblées par la diffamation, de supprimer les passages en question. Comme une telle demande n'a pas été faite, la plainte en diffamation ne peut viser que l'auteur de l'article, c'est-à-dire le blogueur de Mediapart. Ce qui est déjà arrivé : "des blogueurs ont été poursuivis pour diffamation, notamment par le député Yves Jégo", indique Delacroix. En revanche, Mediapart n'a jamais été condamné en tant qu'hébergeur. D'après la responsable du club, entre 50 et 100 contributions sont publiées chaque jour. La modération ne s'effectue qu'a posteriori. Un système d'alerte permet d'intervenir rapidement en cas de texte litigieux. Ce qui n'empêche pas certains soucis.

N'est-ce pas un peu gênant que le site Mediapart soit tout de même associé à des textes potentiellement diffamatoires ? "C'est le risque du participatif, reconnaît Delacroix. Il y a majoritairement des contributions de qualité mais il peut y avoir aussi des articles avec des erreurs". En l'occurence, n'ayant pas été alerté, Mediapart estime ne pas à avoir à supprimer ce billet de blog.

Pas responsable du billet donc, mais responsable un peu tout de même : Mediapart avait sélectionné ce billet de blog pour le placer en page d'accueil le vendredi 16 décembre :

Màj 12h15 : rajout de la capture d'écran de la page d'accueil de Mediapart

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