Sur les 12 membres du conseil de gérance, onze se sont exprimés en faveur de l’offre PNB, un seul s’est abstenu et aucun n’a souhaité soutenir la proposition emmenée par Claude Perdriel, Orange et le groupe espagnol Prisa, propriétaire du quotidien El pais. Dans son communiqué, intégralement publié par Rue89, le conseil de gérance salue néanmoins Perdriel pour l’"intérêt" et la "confiance" qu’il a manifesté à l’égard de la rédaction. Le communiqué souligne que le conseil de gérance de la SRM "est convaincu de son indépendance", et n'accorde donc officiellement pas de crédit aux soupçons voyant la main de l'Elysée derrière la participation d'Orange à cette offre.

La journée n’est cependant pas finie : cet après-midi, c'est l’Assemblée générale de la SRM qui vote. A noter que les dirigeants de la SRM sont en désaccord avec l’Association Hubert Beuve-Méry (regroupant les héritiers du fondateur du Monde et des anciens du quotidien), qui a annoncé son soutien à l’offre emmenée par Perdriel, et qui regroupe essentiellement les anciens du journal.

Le communiqué de la SRM souligne que ce sont justement les garanties sur l'indépendance apportées par le trio PNB, que nous avons détaillées ici, qui ont emporté son choix : "Ils se sont inscrits clairement dans la perspective d'accorder aux actionnaires historiques des droits spécifiques sanctuarisés et une place reconnue dans la gouvernance future du groupe."

L’offre finalement choisie sera connue lundi, à l’issue du Conseil de surveillance. Cela dit, les dirigeants de la SRM se méfient de ce qui pourrait se passer après le vote des rédacteurs : ils demandent de conserver leurs voix au conseil de surveillance jusqu'à la rentrée, et de ne pas les perdre immédiatement après avoir choisi une des deux offres, pour "suivre de près, au cours de l'été, la mise en œuvre de la recapitalisation et de ses modalités".

Vous avez pas suivi tout le feuilleton de la recapitalisation du Monde? C'est l’occasion de retrouver notre dossier "Monde à vendre".