La raison de l'indignation de François Hollande ou Julien Dray, c'est la convocation par Nicolas Sarkozy d'Eric Fottorino, directeur du Monde. Convocation qui s'est accompagnée d'une "menace" «au cas où Le Monde serait repris par le trio Bergé-Niel-Pigasse, que l’Etat, via la Caisse des dépôts et consignations (CDC), pourrait ne pas apporter le soutien financier prévu à la modernisation de l’imprimerie du Monde». Un soutien estimé entre 20 et 25 millions d’euros.

Hollande considère cette intervention présidentielle visant à «écarter» l’une des offres de reprise comme «inadmissible». Le socialiste a accusé Nicolas Sarkozy de vouloir «être l'autorité qui nomme, non seulement au sein de l'Etat, de l'audiovisuel, des entreprises privées, mais également au sein de la presse : il veut être le maître du monde, y compris du journal! »

De son côté, Julien Dray (député PS, Essonne), a pour sa part assuré «Monsieur Fottorino ayant publiquement rapporté et assumé ces propos, personne ne l’imagine mentir sciemment et éhontément. Il faut donc bien en déduire qu’il y a eu une tentative de pression, qui vise intentionnellement à perturber une des offres et à dénaturer l’ensemble du processus de reprise». Pour lui, c'est une « insupportable mainmise du pouvoir politique».

Autre socialiste bien moins choqué, l’ancien ministre de la Culture et de la Communication, Jack Lang, estime que «la ligne de crête est difficile à définir, le pouvoir politique ne peut être indifférent à l’avenir d’un média ou de la presse en général». Il atténue les faits. «On reproche souvent tout au pouvoir, y compris l'indifférence. Alors, j'ai envie de dire, ni ingérence, ni indifférence».

Par ailleurs, la date butoir pour le dépôt des offres de recapitalisation du groupe Le Monde vient d’être repoussée au 21 juin.

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