Vente Washington Post : comment le journal a géré le scoop
Brève

Vente Washington Post : comment le journal a géré le scoop

Comment communiquer sur la vente d'un journal, dans les colonnes de ce même journal ? C'est tout l'enjeu du récit d'Andrew Beaujon, qui conte les folles heures qui ont précédé l'annonce officielle du rachat du Washington Post. Jeff Bezos, patron d'Amazon, était alors sur le point de s'offrir le célèbre journal américain pour seulement 250 millions de dollars, nous vous en parlions ici.


Jeudi 1er août, Paul Farhi, journaliste médias au Washington Post, est en vacances en République Domicaine. Son téléphone sonne. Marty Baron, directeur du journal depuis plus de dix ans, à l'autre bout du fil: "J'ai besoin de toi pour écrire quelque chose. Un truc énorme est en train de se passer mais je ne peux pas t'en parler pour l'instant", écrit Andrew Beaujon sur son blog.

Farhi revient à Washington le lendemain. Il ne cesse de penser à ce coup de fil, se prête à tous les scénarios, même les plus inimaginables. Un seul lui échappe : celui de la vente du journal. Dimanche matin, Baron appelle Fahri à son domicile pour lui avouer l'impensable : "Le propriétaire d'Amazon, Jeff Bezos, va acheter le Washington Post", lui annonce-t-il.

Plus tard dans la journée, Farhi interviewe Katharine Weymouth, éditrice du quotidien et dernière représentante de la famille Graham, et commence à écrire son article sur son ordinateur personnel, loin du back-office du Post. Lundi matin, le journaliste s'entretient avec Don Graham, président du conseil d'administration du Washington Post, et Bezos, nouveau propriétaire du journal. L'article explosera quelques heures plus tard à la face du monde, à 16h30 très précises. Dans l'intervalle, le temps s'étire pour Farhi. Il déambule dans la rédaction, il ne peut en parler à personne, ses collègues ne se doutent évidemment de rien. Il a l'impression d'être "dans un rêve, où un événement sans précédent était sur le point d'éclater". Soudainement, il a peur. Peur que le scoop lui échappe. "Je vivais dans la peur absolue que cela ne tiendrait pas", avoue-t-il à Beaujon. Cela tiendra.

A 16h15, Weymouth envoie un mail à ses employés, leur demandant de la rejoindre à "16h30 très précises". Elle a une annonce à leur faire. A 16h33, Farhi reçoit le communiqué de presse du Washington Post sur son téléphone. "A ce moment-là précis, ajoute-t-il, les seuls personnes qui ne parlent pas publiquement de cette vente sont peut-être les employés du Washington Post, qui ont reçu pour consignes de ne pas communiquer à propos de la vente".

Par Robin Andraca

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