Une vidéo sur Facebook provoque des manifestations à Tunis
Brève

Une vidéo sur Facebook provoque des manifestations à Tunis

Manifestations politiques dans le centre, et, par ailleurs, pillages en banlieue qui ont entraîné la mise en place d'un couvre-feu : le week-end a été mouvementé à Tunis. Les manifestations ont été provoquées par une vidéo, diffusée sur Facebook, dans laquelle Farhat Rajhi, ex-ministre de l'Intérieur du gouvernement tunisien, a accusé le nouveau pouvoir d'organiser le retour de fidèles de Ben Ali, et le chef de l'armée de préparer un coup d'état.

Sur la vidéo mise en ligne dans la nuit du mercredi 4 au jeudi 5 mai, Najwa Hammami, stagiaire d'un site d'information, interroge Rajhi, dans une conversation d'une vingtaine de minutes qui n'est pas destinée à être publiée, dit Rajhi. Il déclare que les partisans de Ben Ali préparent leur retour. Et pense que si les islamistes du parti Ennahda gagnent les élections prévues cet été, le régime sera militaire, en clair il y aura un coup d'état militaire. Et Rajhi, ajoute: «La nomination, le 18 avril, du général Rachid Ammar au poste de chef d’état-major inter-armes n'est qu'une préparation à ce coup d'Etat».


Après avoir confirmé ses propos sur une radio (Express FM) quelques heures après la mise en ligne de la vidéo, Rajhi a changé de version, dans la soirée du jeudi 5 mai : sur la chaîne Hannibal, Rajhi a déclaré qu'il avait été piégé, et qu'il s'agissait d'une conversation informelle. Même position, vendredi 6 mai, à nouveau sur Express FM, où Rajhi déclare : "J’ai été le bouc émissaire et on a utilisé mes propos d’une manière rusée et malsaine."

De plus, un communiqué du site Nourpress qui revendique la propriété de la fameuse vidéo indique que Najwa Hammami, qui était employée comme stagiaire, a été licenciée. Et le site n'est plus en ligne : un message en anglais indique "le compte a été suspendu".

Une page Facebook Tous unis pour protéger Rajhi a été ouverte sur Internet, elle a attiré plus de 10 000 fans. Moins de succès par contre pour une pétition en ligne qui n'a attiré que 86 signatures

Répondant à un appel sur Facebook, quelques centaines de personnes ont manifesté jeudi et vendredi dernier dans le centre de Tunis en demandant la démission du gouvernement. Dans les deux cas, la police est intervenue de manière musclée avec gaz lacrymogènes, et matraquage, y compris de journalistes.

Après ces manifestations, le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé le fait qu'une quinzaine de journalistes aient été brutalisés par les policiers. Le ministère de l'intérieur a publié un communiqué d'excuses, et promis une enquête. Lundi matin 9 mai, le syndicat a organisé un rassemblement de protestation devant le siège de plusieurs journaux.

 

Lundi, les conséquences des déclarations de Rajhi ont fait encore la Une du quotidien La Presse qui le caricature sous la forme d'un incendiaire de l'échiquier politique.

Le Premier ministre, le gouvernement et les responsables de l'armée ont protesté contre les déclarations de Rajhi. Le communiqué du ministère de la Défense indique: "Ces propos représentent un grand danger pour la révolution du peuple tunisien et pour la sécurité du pays actuelle et future".

picto La Presse de Tunisie lundi 9 mai 2011

 

 

Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur a décidé d'instaurer un couvre-feu, de 21 h à 5 h du matin, dans Tunis et ses banlieues, justifié selon lui, par une série de pillages.

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