Une vidéo sur Facebook provoque des manifestations à Tunis
Après avoir confirmé ses propos sur une radio (Express FM) quelques heures après la mise en ligne de la vidéo, Rajhi a changé de version, dans la soirée du jeudi 5 mai : sur la chaîne Hannibal, Rajhi a déclaré qu'il avait été piégé, et qu'il s'agissait d'une conversation informelle. Même position, vendredi 6 mai, à nouveau sur Express FM, où Rajhi déclare : "J’ai été le bouc émissaire et on a utilisé mes propos d’une manière rusée et malsaine."
De plus, un communiqué du site Nourpress qui revendique la propriété de la fameuse vidéo indique que Najwa Hammami, qui était employée comme stagiaire, a été licenciée. Et le site n'est plus en ligne : un message en anglais indique "le compte a été suspendu".
Une page Facebook Tous unis pour protéger Rajhi a été ouverte sur Internet, elle a attiré plus de 10 000 fans. Moins de succès par contre pour une pétition en ligne qui n'a attiré que 86 signatures
Répondant à un appel sur Facebook, quelques centaines de personnes ont manifesté jeudi et vendredi dernier dans le centre de Tunis en demandant la démission du gouvernement. Dans les deux cas, la police est intervenue de manière musclée avec gaz lacrymogènes, et matraquage, y compris de journalistes.
Après ces manifestations, le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé le fait qu'une quinzaine de journalistes aient été brutalisés par les policiers. Le ministère de l'intérieur a publié un communiqué d'excuses, et promis une enquête. Lundi matin 9 mai, le syndicat a organisé un rassemblement de protestation devant le siège de plusieurs journaux.
Lundi, les conséquences des déclarations de Rajhi ont fait encore la Une du quotidien La Presse qui le caricature sous la forme d'un incendiaire de l'échiquier politique.
Le Premier ministre, le gouvernement et les responsables de l'armée ont protesté contre les déclarations de Rajhi. Le communiqué du ministère de la Défense indique: "Ces propos représentent un grand danger pour la révolution du peuple tunisien et pour la sécurité du pays actuelle et future".
La Presse de Tunisie lundi 9 mai 2011
Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur a décidé d'instaurer un couvre-feu, de 21 h à 5 h du matin, dans Tunis et ses banlieues, justifié selon lui, par une série de pillages.
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