Succession de César : Libé répond à Woerth
Brève

Succession de César : Libé répond à Woerth

"Libé ne bidouille pas".

En Une, Libération répond aujourd'hui à Eric Woerth, qui conteste les révélations d'hier du quotidien à propos de la succession César.

Mercredi, Libé dévoilait une lettre signée par Woerth en 2008, alors qu'il était ministre du Budget, dans laquelle il autorisait les services fiscaux à concéder une réduction de 27 millions d'euros sur les droits de succession du sculpteur. Selon le quotidien, ce dégrèvement a été autorisé à la demande d'Alain-Dominique Perrin, président de la fondation Cartier, exécuteur testamentaire de César, et grand donateur de l'UMP. Dans la journée, le ministère avait dénoncé des propos "gravement erronés".

Ce communiqué réfutait l'existence d'une "affaire César": "Sur ce sujet comme sur d'autres, il ne suffit pas de prétendre qu'il y a une «affaire» pour que ce soit le cas." Le quotidien précise donc qu'il n'a jamais parlé "d'affaire César", mais que selon lui, cet épisode confirme bien l'existence d'un conflit d'intérêts "lorsque Woerth cumulait les fonctions de ministre du Budget et de trésorier de l'UMP".

Et pour mieux enfoncer le clou sur ce thème, Libé revient aujourd'hui dans un long article sur l'affaire Wildenstein, dont nous avons parlé ici. Le journal publie la lettre que la veuve du célèbre marchand d'art a écrite au ministre en juin 2009, dans laquelle elle signale la fraude fiscale massive des enfants de son défunt mari, nés d'un premier mariage.


Woerth n'aurait répondu ni à un premier, ni à un second courrier. Or, l'un des fils accusés par la veuve est Guy Wildenstein, (autre) riche donateur de l'UMP, et même membre fondateur du parti...

Dans le cas de la succession César, le ministère du Travail affirme que "tout a été fait dans le respect du droit fiscal". Or, Libé n'a jamais écrit explicitement que Woerth n'avait pas agi dans le respect du droit. Le ministre assure aussi s'être contenté de "suivre la proposition de l'administration fiscale, qui elle-même tirait les conséquences d'une décision de justice", c'est à dire un non-lieu sur une affaire de dissumulation d''oeuvres.

Woerth aurait donc seulement entériné, par cette lettre, une décision de son administration ? Faux, rétorque Libé, dans un article de Karl Laske, qui avait déja donné ces arguments hier à @si : ce serait bien Woerth lui-même qui aurait enclenché le processus, et non l'administration. C'est en effet bien Woerth qui a signé la lettre annonçant l'annulation de la lourde pénalité financière sur les droits de succession du sculpteur, notifiée aux héritiers dans un premier temps. Il précisait que la décision serait "prochainement" prononcée "dans les formes réglementaires" par l'administration fiscale. Preuve qu'il s'agit d'une initiative du ministre et non de son administration, selon Libé.

Sur ce point, le journal ne prouve pas réellement que la décision du ministre précède celle de l'administration fiscale. Mais il semble exact que la décision n'avait pas été présentée officiellement auparavant, et c'est la lettre de Woerth qui semble bien être le premier courrier l'officialisant.

Et quid des accusations de "bidouillage" de cette lettre, avancées par Alain-Dominique Perrin? "Elle est tronquée, c'est un travail de faussaire", avait-il déclaré hier sur Europe 1. Libération a choisi d'y répondre, hier après-midi, en mettant en ligne la lettre dans son intégralité, et selon nos constatations, il n'y a pas de manipulation apparente.

Le ministère mentionnait enfin l'existence d'un précédent article de Libé, "il y a plus de deux ans", déjà "erronné", concernant la succession de César et l'intervention du ministre. Libé ne reprend pas cet argument aujourd'hui, mais @si a retrouvé cet article, qui date du 1er juillet 2008. Le journal indiquait que les pénalités cumulées pour les héritiers de César s'élevaient alors à 60 millions d'euros, mais avaient été réduites par le ministère du budget. "Aujourd'hui, un arrangement serait conclu avec le ministère du Budget, pour en revenir à un million d'euros. Une misère sur un tel héritage", notait Libé. Des chiffres différents, donc, des 27 millions de réduction annoncés hier dans le quotidien. Interrogé sur ce point par @si, Laske n'a pas pu expliquer réellement d'où venait cette divergence.

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