Sipa News, nouveau rival (allemand) pour l'AFP
Sipa News pourrait bien devenir une des prochaines grosses sources d'info des groupes de presse français. Du moins, c'est l'objectif auquel aspire la firme allemande DAPD, deuxième agence de presse du pays, qui crée Sipa News. L'agence se veut compétitive, et ne lésine pas sur les moyens pour y parvenir. Le 15 juin dernier, Le Monde signalait que Jean-Luc Testault, rédacteur en chef de l'AFP, avait fait savoir qu'il souhaitait quitter l'agence pour rejoindre le nouveau projet. La DAPD est née de la fusion en 2009 de l'agence est-allemande DDP avec la filiale allemande d'Associated Press. Elle a déjà racheté en juillet 2011 l'agence de photo Sipa Press, puis en avril 2011 DioraNews, un fournisseur de contenus pour téléphone mobile. Elle négocie actuellement le rachat de la filiale française de AP, dont l'agence américaine cherche à se séparer depuis 2008. |
Le projet Sipa News se veut compétitif aussi. Selon Erik Monjalous, directeur général adjoint de la DAPD, et ex-directeur commercial de l'AFP, les offres de la nouvelle agence seront "30 à 50 % moins chères que celles de l'AFP". La direction veut proposer un service personnalité adapté aux différents groupes de prese. "Le service de l'AFP est très bon, mais peu adapté à la plupart des médias : c'est le même fil pour RTL que pour un magazine, peu ou prou. (...) On n'a pas vocation à faire un AFP bis : on n'aura pas la même volumétrie, on ne traitera pas forcément les mêmes thématiques, on n'aura pas forcément le même ton - l'AFP reste institutionnelle. Nous voulons un ton plus accrocheur".
Interrogé par Libération, Emmanuel Hoog, PDG de l'AFP, exprime quelques inquiétudes pour l'avenir du travail d'agence. "J'espère seulement qu'avec un acteur qui tire les tarifs vers le bas, cette concurrence ne se traduira pas par une paupérisation du secteur." Pour l'heure, on ne sait pas quelle taille fera se concurrent annoncé, qui sera de toute façon petit face au mastodonte AFP. Mais pour rester concurentielle, et renforcer sa marque auprès du grand public, l'agence française mise sur l'innovation. L'agence a présenté hier e-diplomacy, une application web interactive sur Twitter qui permet d'accéder en temps réel aux tweets des institutions et des "personnalités les plus influentes" de la planète diplomatique. Une initiative similaire avait été mise en place durant les législatives, où une carte cliquable permettait de mesurer en temps réel la densité des débats sur Tweeter par circonscription.
(Aude Garachon)
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous