"Si on condamne les rappeurs, c'est pour la forme" (Béthune/Hors-Série)
Dans le dernier Hors-Série, Christophe Béthune, professeur de philosophie et critique de jazz, auteur de Le rap, une esthétique hors-la-loi (Autrement, 2003) et de Pour une esthétique du rap (Klincksieck, 2004) analyse l'esthétique du rap aux côtés de Bettina Ghio, professeur de français et auteur de Sans fautes de frappe. Rap et littérature (Le Mot et le Reste, 2016). Et pour Béthune, parler de rap, c'est parler de politique. "Ce qui est politique dans le rap, c'est l'esthétique. [Le fait] que ceux qui n'ont pas le droit à la parole la prennent, c'est politique." Il le lie à ce que Walter Benjamin, philosophe allemand de la première moitié du vingtième siècle, a qualifié de "tradition des vaincus" : "L'histoire, et particulièrement celle de la culture s'est toujours faite du point de vue des vainqueurs (...) Le rap, comme le jazz, est un produit culturel issu des vaincus, qui s'impose au monde."
Alors pourquoi le rap a-t-il si mauvaise presse ? Pour Béthune, ce n'est pas du côté de la musique qu'il faut aller chercher une réponse. "«Hécatombe», de Brassens, c'est explicitement très violent à l'égard de la police et des gendarmes. «Moi les flics je les adore sous la forme de macchabées», ça n'aurait rien à envier à «Sacrifice de poulet» [du groupe de rap Ministère AMER, ndlr] par exemple. Je crois que si on condamne les rappeurs, c'est pour la forme."
L'occasion de voir l'intégralité de l'émission, sur le site de Hors-Série : "Le rap, une esthétique hors-la-loi"
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