Roselmack et ses gentils traders
Après le trader humain, Harry a réussi à capturer un autre specimen: un trader raisonnable. Celui-ci trade depuis trente ans. Et s'il a réussi à survivre sans boire le bouillon, c'est donc, explique-t-il, parce qu'il a été "raisonnable". Son premier million de francs, il s'est bien gardé de le remettre en jeu, mais l'a plutôt investi dans un appartement (il venait d'être père de famille). Le bon trader n'est pas seulement humain, il sait raison garder.
Mais où est donc le méchant trader ? On ne le verra pas. Le mauvais trader a refusé de recevoir Harry Roselmack: pas un seul rendez-vous dans une banque française. On voit ainsi Harry se faire jeter comme un stagiaire du hall d'accueil de Dexia, où il a tenté en vain, à l'arrache, de se faire recevoir par le dircom. A l'usure, il décroche tout de même à la fin de l'immersion un rendez-vous avec le président de la Société Générale, Frédéric Oudéa, rendez-vous que celui-ci accorde exclusivement au titre de président de l'Association des Banques. Oudéa a prévenu: pas question de parler de sa banque à lui. Supense insoutenable. Harry va-t-il respecter le deal ? Oui. On est sur TF1. A son gentil intelrocuteur super-riche, Harry ne pose pas une question malpolie, par exemple, sur son augmentation de salaire de 152% en 2010. On se demande bien pourquoi les méchants traders et les méchants banquiers ont refusé de rencontrer Harry Roselmack, tant la caméra de TF1 est, par nature, un appareil sophistiqué à rendre acceptable quiconque passe à sa portée.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous