Pulvar contre un article raciste de Elle.fr
Brève

Pulvar contre un article raciste de Elle.fr

Le site du magazine Elle décryptant le style de "la communauté afro" dans un défilé de clichés racistes. Un article du 13 janvier a ému la toile au-delà de nos frontières, avant d'être retiré du site. Le journal féminin parle de "malentendu", mais le web en a gardé la trace, et l'affaire lui a valu un coup de griffe d'Audrey Pulvar sur France Inter.

Un "article dont la bêtise et l’inanité ne tarderont pas à servir de modèle du genre «papier de merde», dans les écoles de journalisme": Audrey Pulvar n'y est pas allée de main morte contre ses confrères de Elle ce matin dans son billet quotidien sur France Inter.

Quelle faute explique cette colère?Un article de Elle.fr pas piqué des hannetons: "Black fashion power : un style loin du streetwear": La journaliste y explique comment, après être restée "longtemps arrimée à des codes streetwear", la "communauté afro" a enfin intégré les "codes blancs"...

... c'est-à-dire : la classe picto

Grâce à des femmes comme Michele Obama, le chic serait enfin "devenu une option plausible". Ce nouveau look est "bourgeois avec une référence ethnique (un boubou en wax, un collier coquillage, une créole de rappeur) qui rappelle les racines". Mais "en quoi la communauté noire est-elle une entité homogène et moutonnière ?", s'étrangle Pulvar ce matin, en ajoutant: "Combien d'entre eux, imagine la journaliste de Elle, se présentent au bureau habillés façon streetwear? A moins que dans son esprit, un noir ne soit destiné qu'à tourner des clips de rap ou à vendre de la drogue au coin de la rue."

Passé inaperçu dans un premier temps, l'article a d'abord été repéré par des blogs et des sites communautaires. Le site Afrosomething.com a publié une lettre ouverte, invitant le magazine à "réviser l’histoire des femmes noires". Sur son blog, Aubadya dénonçait "l'article le plus cliché, réducteur et raciste que j'ai lu depuis longtemps dans la presse féminine généraliste !"

picto Mais c'est le site Mademoizelle.com qui sort définitivement l'article de l'ombre...

... dans un papier qui replace l'affaire dans le contexte des présidentielles: "À quelques mois d’élections présidentielles sur lesquelles plane la menace d’une Marine Le Pen au second tour, [l'article] symbolise la xénophobie ordinaire qui existe encore en France." Des personnalités se sont emparées de l'affaire, comme l'ex-Miss France Sonia Rolland, sur sa page Facebook.

Face à ce déluge de critiques, Elle a retiré son article et publié un mot d'excuses, évoquant un "malentendu", et se félicitant de l'ouverture d'un débat sur la question: "Le débat a néanmoins été lancé et il va nous permettre d'enrichir notre travail journalistique." L'intention n'était pas de blesser, "au contraire", pour le magazine qui souhaitait valoriser les "black-geoises".

Mais entre temps, l'affaire a fait le tour du web, du Huffington Post américain à Vogue Italie, ou au site de mode italien StyleIte.

Pour le New York Mag, cette affaire rappelle un scandale similaire, suite à la publication en décembre dernier d'un article sur la chanteuse Rihanna dans le magazine hollandais Jackie. La chanteuse était qualifiée de parfaite "niggabitch" ("salope nègre"),

...avec un "ghetto ass" ("cul de ghetto")picto

Une affaire qui avait abouti à la démission de la rédactrice en chef du magazine.

Comment Pulvar a-t-elle vu passer cet article ? Pour un voyage aux sources d'Audrey Pulvar, retrouvez notre émission, où Maja Neskovic avait interrogé la journaliste.

(Par Julie Mangematin)

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.