Pourquoi Macron en veut à Sputnik et RT France
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Pourquoi Macron en veut à Sputnik et RT France

C’est une mise en cause publique que Russia Today et Sputnik n'ont pas appréciée

. Nous le relations, hier, en conférence de presse conjointe avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron s’en est pris aux deux médias financés par le gouvernement russe. Face à une journaliste de RT France rappelant au président que son équipe et celle de Sputnik n'avaient pas été accréditées par l'équipe d'En Marche, Macron a pointé du doigt deux médias qui, estime-t-il, "ont été des organes d’influence durant cette campagne et ont à plusieurs reprises produit des contre-vérités infamantes sur [s]a personne".

Si sur le moment le président russe n'a pas tiqué, la réaction des médias mis en cause ne s’est pas faite attendre. Ce mardi la contre-attaque est venue de la présidente de RT France, Xenia Fedorova : "Nous ne nous attendions pas à ce que le président Macron continue de proférer ces accusations", explique-t-elle dans une vidéo diffusée sur le site de RT. Selon elle : "le site de RT France est facilement accessible à tous et n’importe qui peut vérifier qu’aucun des articles qui traitent d’Emmanuel Macron ne peut permettre de dire que nous faisons de la propagande."

Même réaction, du côté de Margarita Simonyan, rédactrice en chef de RT qui soutient que "malgré les nombreuses invectives adressées durant la campagne présidentielle, jusqu’à aujourd’hui, pas un seul exemple, pas une seule preuve que RT ait diffusé des fausses informations à propos d’Emmanuel Macron n’a été présentée."

De son côté, en guise de réponse, Sputnik, qui considère aussi ses accusations dénuées de preuve, a publié ce mardi la réaction du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov qui voit là "le produit de la campagne anti-russe déclenchée à l'époque de l'administration Obama et qui par inertie s'est répandue dans d'autres pays, notamment en Europe".

Quelques précédents

RT et Sputnik, exemptes de toute propagande anti-Macron ? C’est avoir la mémoire un peu courte. Si les relations entre Macron et les deux médias russes sont tendues depuis le début de la campagne, c’est notamment en raison de quelques antécédents. Nous vous racontions ici comment ces deux médias avaient multiplié les rumeurs sans preuve durant la campagne. Exemple ? On se souvient de l'article à charge publié en février sur Sputnik, dans lequel le député LR Nicolas Dhuicq, faisait écho aux ragots sur la prétendue homosexualité de Macron, un candidat soutenu par "un riche lobby gay", le qualifiant au passage d"agent américain qui fait du lobbying pour les intérêts des banques".

RT et Sputnik n’avait pas manqué non plus de se faire les relais du fondateur de Wikileaks, Julian Assange, laissant entendre, sans davantage d'éléments précis, que les e-mails d’Hillary Clinton contenaient des révélations compromettantes sur le candidat. On peut citer aussi cet article de RT à la démonstration plus que confuse, insinuant que Patrick Drahi le patron du groupe Altice (L’Express, Libé…) serait "l’obligé d’Emmanuel Macron". Enfin, autre exemple d’info non étayée, la rumeur relayée par RT selon laquelle, lors de son déplacement au Liban, Macron aurait séjourné au sein de la résidence officielle de l'ambassadeur de France "aux frais des contribuables français". Une "rumeur" (du propre aveu de RT), provenant d’une source anonyme, tirée d’un billet de blog non signé et démenti, auquel le site pro-russe accordait tout de même trois paragraphes. Sputnik avait pris la défense de RT avec pour toute justification : "M. Macron a démenti cette information, mais les rumeurs courent toujours."

L'occasion de relire notre article : "Macron dénonce une offensive multiforme des médias russes"

L'occasion de relire aussi notre enquête en trois volets sur les médias russes en France: "Loi travail et immigration, thèmes préférés des médias russes en France", "Sputnik, le site qui se demande si les USA ont causé le crash Germanwings", "Pourquoi les médias russes raffolent de l'extrême-droite française".

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