Non à l'adaptation d'Akira au cinéma
Brève

Non à l'adaptation d'Akira au cinéma

Sur son blogue Le Comptoir de la BD, Sébastien Naeco s'énerve contre la prochaine adaptation cinématographique d'Akira, la bédé fleuve de Katsuhiro Otomo (dont je parlais dans ma toute récente chronique intitulée Le poisson-chat, la vague et l'atome). La liste des acteurs pressentis vient d'être publiée, et le début du tournage est annoncé pour le mois d'août.

Le sujet d'Akira, vaste fresque de 2 500 pages, est le déclenchement de la Troisième Guerre mondiale après le bombardement de la ville de Tokyo.

De cette bédé, on ne peut plus nippone tant dans le scénario que dans l'esprit, Hollywood veut faire un film à grand spectacle 100% amerlocain avec moults effets spéciaux, dans un Neo-Manhattan probablement en 3D.

"Mais l’actualité japonaise, écrit Sébastien Naeco, où la fiction peut désormais être perçue comme prémonitoire par rapport à la réalité, demande objectivement que de tels projets soient si ce n’est abandonnés, au moins repensés, par respect, retenue, humanité même. On ne peut vivre à ce point déconnecté de la réalité et de la portée de telles actions, même au nom de l’art.

Car le problème aujourd’hui, c’est qu’Hollywood veut faire d’
Akira un film américain. Autrement dit, Tokyo devient New York, Kaneda, Tetsuo, Akira et consorts perdent leur origine asiatique pour devenir des bons petits wasp et toute l’oeuvre est vidée de sa substance et de son contexte."

"Peut-on donc imaginer, continue notre bédéphile, que ce film se fasse et sorte dans deux ou trois ans dans le monde entier, Japon compris (marché stratégique s’il en est pour le cinéma américain), sans qu’il ne soit accusé de surfer sur le malheur réel de millions de Japonais, de vouloir faire (beaucoup) d’argent tout en dépossédant et en dénaturant l’un des piliers de la culture japonaise non seulement à l’intérieur du Japon mais dans le reste du monde ? Comment les producteurs hollywoodiens ne parviennent-ils pas à voir qu’adapter Akira aujourd’hui en le vidant de son caractère japonais est une insulte, une ignominie, l’expression d’une incommensurable bêtise et la mise en lumière du plus simple appât du gain qui caractérise depuis longtemps l’industrie du divertissement ?"

On ne saurait mieux dire. Et l'on se calmera en lisant ou relisant la bédé originale, et/ou en regardant l'adaptation en dessin animé, réalisée en 1988 par Katsuhiro Otomo lui-même.

L'article du Comptoir de la BD par ici.

L'occasion de lire ma chronique intitulée Le poisson-chat, la vague et l'atome, et de vous plonger dans notre dernière émission, plongée dans l'imaginaire japonais peuplé de catastrophes...

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