Marianne et le faux classement des universités
Brève

Marianne et le faux classement des universités

Récolter des dizaines de brèves, si possible insolites, pour remplir ses pages chaque semaine n'est pas toujours simple. Marianne en a récemment fait l'expérience en relatant l'existence, fausse, d'un classement des universités "alternatif"… et farfelu.

Ce classement est censé concurrencer le fameux "classement de Shanghai", qui valorise les universités en pointe en sciences, et dont, par exemple, les professeurs publient beaucoup dans les revues scientifiques ou comptent dans leurs rangs de nombreux prix Nobel.

Ce classement, établi tous les ans par l'université Jiao Tong de Shanghai, est traditionnellement peu favorable aux universités françaises. C'est pour cela, indique Marianne dans son édition du 21 août, que des chercheurs français auraient créé leur propre classement, qui couronne l'université Paris-VIII (Vincennes-Saint-Denis).

Marianne fait mine de ne pas en revenir... picto

Mais, comme nous l'a signalé un @sinaute, ce "classement de Vincennes" n'existe pas. Il est né dans l'esprit de Jean-Noël Lafargue, un ancien administrateur de Wikipedia et créateur du site pseudo-scientifique "Scientists of America", qui se donne pour mission de crédibiliser les arguments les plus insolites en s'appuyant sur de fausses études américaines.


Lafargue, qui se présente comme enseignant en art dans diverses universités dont Paris-VIII et spécialiste des nouveaux médias, relève la bourde de Marianne et raconte la genèse de son vrai-faux site sur son blog. Il explique qu'il souhaitait permettre "à n’importe qui de payer pour obtenir la rédaction d’articles pseudo-scientifiques aux résultats souhaités. Par exemple, si vous venez de lancer devant un apéritif que «10% des chats savent ouvrir les réfrigérateurs» et que l’on vous demande si vous ne venez pas d’improviser cette statistique, vous pouvez passer commande à Scientists of America pour qu’un article fasse une démonstration qui confirme vos dires." Mais signale aussi qu'il a toujours gardé en tête l'objectif de "permettre assez facilement aux lecteurs de comprendre la nature du projet", par des indices comme "le refus de dater les articles, le mélange un peu vaseux d’articles intégralement francophones et d’une interface anglophone et la création d’une «équipe» factice de journalistes à qui sont attribués tels ou tels sujets".

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.