mails graveleux à Dati : garde à vue (Dauphiné / Eolas)
"Amusé par le lapsus de Rachida Dati, (...) le Drômois lui a envoyé un mail sur sa messagerie au parlement européen." explique le quotidien Le Dauphiné "La semaine dernière, ce quadra a été arrêté au saut du lit par les hommes de la section valentinoise de la police judiciaire de Lyon: « son appartement a été perquisitionné, son ordinateur saisi et il a été placé en garde en vue près de 48 heures » selon son avocat maître Flaud. Placé sous contrôle judiciaire, il "comparaîtra le 3 décembre pour outrage à personne chargée d'une fonction publique. Pour le procureur de la République de Valence, Antoine Paganelli, il n'y a rien de disproportionné dans cette affaire: "l'outrage est caractérisé dès lors qu'une expression est de nature à rabaisser la considération réservée à une personne publique." Le Dauphiné jeudi 28 octobre 2010 |
L'avocat blogueur Maître Eolas réagit à l'interpellation et au séjour au commissariat. "Il y a passé près de 48 heures. Illégalement, donc. Son logement a été perquisitionné et son ordinateur a été saisi. Il ne va probablement pas être expertisé, le coût prévisible de la mesure dépassant le montant de l’amende susceptible d’être prononcée."
"A la décharge du parquet, quand on voit que, enfin déféré devant un juge des libertés et de la détention, celui-ci, au lieu d’exploser de colère devant cette procédure ridicule et à la légalité douteuse, a placé ce monsieur sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec Rachida Dati – ce que j’ai du mal à considérer comme une contrainte, on voit que même la vraie autorité judiciaire, composée de magistrats indépendants, eux, ne risque pas de perdre le sommeil à cause d’un souci excessif des libertés."
"Voilà, mes chers citoyens, la totalité de la protection de votre liberté. Vous voulez rire du lapsus d’une élue ? Il vous en cuira. Deux jours dans les geôles du commissariat, dont personne ne pourra vous sortir, certainement pas le magistrat dont c’est le rôle selon la Constitution, puisqu’il est trop occupé à applaudir pour lire le Code de procédure pénale. Ca vous apprendra le respect dû à vos supérieurs."
"Cette affaire est une honte et un scandale, et oui, je suis en colère."
Sur son blog, Dati explique sa plainte face aux "courriels que j’ai reçus de cette personne. Au vu de leur nombre et de l’insistance des propos qu’ils contenaient, je ne pouvais plus considérer sa démarche comme une simple plaisanterie." "Je me suis sentie menacée. Au delà d’être une élue, je suis une femme et une mère, et j’ai tout simplement eu peur pour ma sécurité et surtout celle de ma fille." |
Contacté par @si, maître Flaud, l'avocat du prévenu, confirme que "plusieurs e-mails ont été envoyés sur une période d'une dizaine de jours". Il convient que ces mails (dont il ne nous a pas donné copie) étaient "lourds", mais souligne que son client n'est pas inculpé pour harcèlement mais pour "outrage à une personne publique dans l'exercice de se fonctions", ce qu'il entend contester devant le tribunal correctionnel où l'expéditeur des mails est convoqué le 3 décembre.
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