Libye : Libé ambigu ?
Brève

Libye : Libé ambigu ?

Libération évoque l'intervention en Libye à la Une, et lui consacre ses premières pages. L'éditorial est titré "Ambigu". Un terme qui pourrait aussi s'appliquer à la position de Libération qui se garde bien de... prendre position, sur la poursuite de la guerre, et ses modalités. Et pour cause: le journal a d'abord été favorable à cette guerre.  Un éditorial de Nicolas Demorand avait alors été critiqué par certains lecteurs.

Libération reste prudent, et ne prend pas position dans l'éditorial de François Sergent (lien payant): "De toute évidence, le but de guerre de Sarkozy et des alliés est de déposer Kadhafi, y compris par la force, comme l’ont montré les bombardements ciblés sur des palais où vit la famille du dictateur libyen. L’opposition socialiste qui soutient depuis le début l’opération présidentielle en Libye devra dire aujourd’hui si elle partage cet objectif" analyse Sergent, sans préciser si le journal est favorable à cette éventuelle extension du "but de guerre".

L'éditorial se termine par une critique des "stratèges en chambre":

"Aujourd’hui, Paris envoie des signaux équivoques sur la possibilité de négocier avec Kadhafi qui pourrait même rester en Libye «dans une autre pièce de son palais avec un autre titre», selon la proposition loufoque du ministre de la Défense, Gérard Longuet. Preuve que l’option militaire n’était pas la solution brève et opérante promise par les stratèges en chambre pour installer la démocratie à Tripoli."

Le 18 mars 2011, Libération annonçait le début de la guerre contre la Libye. En page 3, Nicolas Demorand, directeur du journal, saluait la bonne nouvelle dès la première ligne de son édito en page 3 :

"Enfin. La communauté internationale, qui pour une fois mérite son nom, a su adopter une position claire sur la Libye. Evidemment, un temps précieux a été perdu à tergiverser, pendant lequel Kadhafi a repris le contrôle de la majeure partie des villes insurgées.

"Après le temps - «realpolitik» - du soutien aux autocrates et aux dictateurs, après la sidération face à l’effondrement de leurs régimes, espérons que cette résolution offrira un appui aux peuples qui, presque à mains nues, aujourd’hui et demain, cherchent et chercheront à conquérir leur liberté. Avec la Grande-Bretagne, la France aura été à la manœuvre pour formaliser cet accord dont, dans un premier temps, ni les Etats-Unis, ni la Chine, ni la Russie, ni même bon nombre de partenaires européens ne voulaient."

"Le Quai d’Orsay renaît là de ses cendres."

"C’est maintenant dans l’ordre des choses: les diplomates vont céder la place aux militaires, et les principes aux réalités du terrain."

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