Un photomontage censé prouver qu'on ne sait pas tout sur l'attaque contre Charlie Hebdo et qu'on chercherait à vous cacher la vérité a circulé sur Twitter et Facebook. Le voici :

Ce photomontage est censé montrer les "incohérences" du scénario de l'attentat contre Charlie. Ces arguments ont notamment été repris par un blog "Le petit rapporteur du net". Et cet article a beaucoup circulé sur le net : il a été retweeté plus de 2 900 fois.

Les rétroviseurs ont-ils vraiment changé de couleur ?

Premier élément qui prouverait que cette histoire est bizarre : les rétroviseurs du véhicule des tueurs auraient changé de couleur. Sur la vidéo montrant l'attaque des deux frères Kouachi, on aperçoit une voiture noire avec des rétroviseurs blancs.

Problème : quelques minutes après l'attaque, CNN a filmé la voiture abandonnée et quand on observe les rétroviseurs, on remarque qu'ils sont... de couleur noire.

Ce serait la preuve que ce n'est pas la même voiture et que la police nous cache quelque chose. Sauf qu'en réalité, il s'agit bien de la même voiture. Comme l'explique le site d'information Challenges.fr, la Citroën C3 utilisée par les tueurs avait des rétroviseurs chromés.

Si vous ne savez pas ce qu'est un rétroviseur chromé, regardez des exemples de ce type de rétroviseur sur Google Images :

Regardons plus précisément deux photographies de ce type de rétroviseur. On voit bien que selon l'éclairage, un rétroviseur chromé n'a pas la même couleur :

En clair, selon la lumière et les reflets, le rétroviseur est plus clair ou plus foncé. Les rétroviseurs n'ont donc pas changé de couleur, il s'agit bien de la même voiture sur la vidéo et sur les images de CNN.

Un journaliste avec un gilet pare-balles ?

Deuxième exemple qui prouverait que cette histoire est bizarre : dans la vidéo tournée sur les toits par des journalistes qui travaillent pour la société de production "Premières lignes", située juste à côté de la rédaction de Charlie Hebdo, on aperçoit un journaliste portant un gilet.

Pour certains internautes, ce serait un gilet pare-balles : "Ce monsieur avait un gilet dans son bureau ? Ou il savait ce qui se passait ?", s'interroge la légende du photomontage. Pour ceux qui pensent qu'on nous cache quelque chose, la présence de ce gilet prouverait que des journalistes savaient à l'avance qu'il allait y avoir une attaque.

Cette image est extraite d'une vidéo diffusée par la chaîne d'information France 24. Dans cette vidéo, on aperçoit effectivement un individu muni d'un gilet. S'agit-il vraiment d'un gilet pare-balles ou d'une doudoune sans manche ? Difficile à dire. En tout cas, pour le journal 20 minutes, c'est bien un gilet pare-balles et cela n'a rien d'étonnant : "la plupart des rédactions possèdent ce type d'équipement dans leurs locaux", assure le site d'information, qui publie la photo des gilets de la rédaction de 20 minutes :

Pourquoi des journalistes auraient des gilet pare-balles ? Certains d'entre eux peuvent partir dans des pays en guerre. Il n'y a donc rien d'étonnant d'en trouver dans des rédactions.

Par conséquent, dans les deux exemples étudiés (rétroviseur et gilet pare-balles), il n'y a rien de bizarre qui prouverait qu'on vous cache la vérité.

Site complotiste : comment les identifier ?

Après l'attentat contre Charlie Hebdo, de nombreux sites ont diffusé ces rumeurs et ces théories du complot afin de vous convaincre qu'on vous cache la vérité. Mais comment identifier ces sites web dont les liens circulent sur les réseaux sociaux ? On s'est intéressé à deux cas : le site Medias-presse.info ne croit pas à la version officielle et suppose qu'il y a eu une machination dans le but de s'en prendre, à terme, aux religions. De son côté, Stopmensonges.com assure que Christine Lagarde, directrice générale du FMI, avait prédit l'attentat contre Charlie. C'est louche.

Mais qui se cache derrière ces deux sites ? Des mots clés aux articles les plus lus, en passant par la rubrique "Qui sommes-nous", @si vous propose un petit tuto pour bien identifier les blogs et les sites sur lesquels vous pouvez être amenés à cliquer.





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