le diable se cache dans les nuages !
Stupeur en Italie : le visage du diable a été découvert dans une église ! Oui oui c'est vrai, d'ailleurs c'est dans le journal. Et plus précisément sur le site de 20minutes version suisse qui y a consacré hier lundi 7 novembre 2011 un article circonstancié dont voici le chapeau : "La représentation du profil d'un démon a été débusquée dans une fresque réalisée il y a plus de 700 ans dans la Basilique Saint-François à Assise par le peintre de la Renaissance Giotto."
Giotto, qui vécut entre le XIIIe et le XIVe siècle, sera sans doute ravi d'apprendre qu'il fait partie des peintres de la Renaissance et qu'il barbouille des profils de diable quand personne ne le regarde.
L'article de 20minutes version suisse accumule ensuite les erreurs en fort peu de mots : l'historienne Chiara Frugoni change de sexe, le nombre de peintures évoqué n'est pas le bon, et la mention du titre de celle qui nous intéresse n'est en réalité qu'une simple description, un peu trop vite empruntée à Wikipedia.
Mais tout ça n'a guère d'importance car ce qui compte, c'est de savoir où est le diable dans cette fresque :
Légende de saint François d'Assise,
la mort et l'ascension du saint par Giotto di Bondone, 1300
Où précisément ? Là :
Oui, là :
Enfer et damnation ! Giotto dissimula un diable dans ses nuages ! Comme lors de l'attentat du 11-Septembre !
Mouais… Des personnages qui se dissimulent dans des nuages peints, il y en a d'autres qui, eux, ne laissent aucun doute. Andrea Mantegna, Italien itou, peignit un Saint Sébastien…
Saint Sébastien par Andrea Mantegna, 1457-1458
… dans le ciel duquel on aperçoit un nuage en forme de cavalier :
Le procédé l'amusa tant qu'il le répéta dans une autre oeuvre, Le Triomphe de la Vertu (1499-1502) :
Le Triomphe de la Vertu par Andrea Mantegna, 1499-1502
On retrouve dans le ciel de cette peinturlure un visage, similaire à celui de l'arbre anthropomorphe situé à la gauche du tableau :
Au chapitre nuage-bizarre-qui-ne-laisse-aucun-doute, on peut également citer ce Jupiter peint par Le Corrège. Ici, le père des dieux romain se transforme en nébulosité afin de séduire Io pendant son sommeil :
Jupiter et Io par Le Corrège, 1531-1532
C'est pas du joli-joli, et c'est autre chose qu'un pseudo-profil de diable peint sur le mur d'une église !
Lien
Une bonne description des fresques de Giotto consacrées à la vie de saint François d'Assise par là.
L'occasion de lire ma chronique intitulée Beau temps avec risques d'orages en fin de journée.
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