"Hostile", c'est le premier mot qui vient à Philippe Poutou pour qualifier le milieu médiatique. La campagne présidentielle terminée, le candidat du NPA s'est confié au magazine Snatch. De ses premiers plateaux à l'attitude des dirigeants politiques hors caméra, il revient sur ses neuf mois de campagne.
Ses début à la télévision, il les fait au Grand Journal de Canal+ le 27 juin 2011. Face à Denisot, Poutou se souvient : "Quand il me pose la première question, je me demande en même temps si je la comprends. Et je réponds alors que dans ma tête j'en étais encore à me demander si je comprenais la question." Rappel d'un bizutage médiatique Lorsqu'on lui demande dans quel état d'esprit il se rendait à ces émissions, Poutou répond avec franchise : c'était "la grosse trouille". Invité du 13h de Laurence Ferrari, il se demande : "Est-ce que je vais arriver à parler ?" |
Devenu la figure du NPA dans les médias, il a dû prendre la relève d'un "bon client", Olivier Besancenot. Une succession lourde à porter pour l'ouvrier, qui déplore dans cette interview les "questions à la con" des journalistes. "Les questions d'Ariane Massenet, c'était d'un ridicule"... sans parler des astuces sur son patronyme, comme sur le plateau de Laurent Ruquier le 29 octobre 2011, où son patronyme a suscité blagues et moqueries.
Voici les premières minutes de l'émission "Il y a votre nom qui vous sauve", lui lance l'animateur, tandis que les rires fusent dans la public. Ce bizutage en règle, Didier Porte y avait assisté devant sa télé, et lui a consacré une chronique. Cette interview de Snatch nous montre le décalage entre l'image publique des politiques et leur comportement hors caméra. Ignoré par Hollande qui ne "venait même pas [lui] serrer la main", il avait droit à des compliments de ce dernier dès que les deux hommes étaient filmés. Même constat avec Jean-Luc Mélenchon, pourtant plus proche de ses idées : "C'est un politicien, il est artificiel. (...) C'est spectaculaire, on regarde un film." |
Après des débuts difficiles dans les médias, le candidat du NPA a fini par en apprivoiser les codes. Au point de susciter la sympathie des journalistes qui louaient, presque unanimes, sa sincérité. Désormais familier des plateaux, Philippe Poutou n'y a pas pour autant pris goût. "80% du temps passé à la télé, conclut-il est du temps perdu."
Les petits candidats, il en était question dans l'une de nos émissions, où nous avions reçu Christophe Paquien, le directeur de campagne de Jacques Cheminade.
(Par Thomas Deszpot)
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