La Samaritaine : Le Monde défend (encore) LVMH
Brève

La Samaritaine : Le Monde défend (encore) LVMH

Avis arrêté sur ce qu'est le bon goût en matière de rénovation urbaine, ou signal amical envoyé à un grand annonceur ? Dans son édito du jour,

Le Monde prend (encore) la défense du groupe LVMH, suite à une décision de la cour administrative de Paris de stopper le chantier de rénovation de La Samaritaine, à Paris.

"Assez de frilosité architecturale à Paris !", s'exclame dans son éditorial le Monde daté du 7 janvier. La frileuse institution épinglée par le quotidien du soir ? La cour administrative d'appel de Paris, qui a stoppé le chantier de rénovation du grand magasin parisien La Samaritaine, estimant que le projet ne s'intégrait pas dans l'architecture générale du quartier. Celui-ci prévoit en effet la construction d'une façade en verre, qui risquerait d'être "dissonante" au milieu des immeubles de pierre environnants, ainsi que la cour administrative l'expliquait en mai 2014, lors d'un précédent jugement.

Et ? Après tout, les éditorialistes du Monde ont bien le droit d'avoir un avis sur les frilosités ou les audaces architecturales du moment. Mais il est difficile de ne pas voir derrière ce parti-pris un (énième) signal amical envoyé par le quotidien au groupe LVMH, premier annonceur français, et auteur du vaste projet de réaménagement de la Samaritaine. @si vous relatait déjà, en septembre 2014, comment plusieurs journaux français – dont Le Monde – défendaient avec constance les intérêts de LVMH dans ce dossier ; puis, en octobre, comment LeMonde.fr avait dépublié puis republié une tribune évoquant l'optimisation fiscale pratiquée par le groupe.

 

Editorial du Monde daté du 7 janvier 2015, sur les travaux de rénovation de La Samaritaine, propriété du groupe LVMH 

Autre illustration de la bienveillance ordinaire d'une partie de la presse française envers Bernard Arnault, dirigeant du groupe : le déluge de superlatifs venu saluer le musée de la fondation Vuitton dans le bois de Boulogne – projet pourtant contesté par des associations de riverains. Dans le dossier de La Samaritaine, au-delà du souci de s'attirer les faveurs d'un puissant annonceur, les plumes du Monde ont pu vouloir ne pas froisser l'un des co-propriétaires du groupe Le Monde : Xavier Niel, qui entretient une "proximité publique et affichée" (dixit L'Express) avec Delphine Arnault, la fille de Bernard Arnault.

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