Javier Bardem et Penélope Cruz "blacklistés" à Hollywood ?
Brève

Javier Bardem et Penélope Cruz "blacklistés" à Hollywood ?

Selon le "Hollywood Reporter", le couple d’acteurs espagnols pourrait ne plus être engagé par des producteurs américains, suite à un texte condamnant le "génocide" d'Israël à Gaza. Mais l'article repose uniquement sur deux sources anonymes...

A Hollywood, il ne fait pas toujours bon d’être une star et de se mêler de géopolitique. Javier Bardem et Penélope Cruz, acteurs espagnols, très prisés par de nombreuses productions américaines, vont-ils faire les frais de leur engagement public en faveur du retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza ? Le 25 juillet dernier, le site du quotidien espagnol «El Diario» publiait une tribune signée Bardem et intitulée «Génocide» en référence à la mort de centaines de civils palestiniens depuis le début de l’opération «Bordure protectrice». Le comédien y exprimait, notamment, son effarement face à la brutalité sanglante de ce conflit: « Dans l'horreur qui se passe en ce moment à Gaza, il n'y a pas de place pour la distance ou la neutralité... Je ne comprends pas cette barbarie, encore plus brutale et incompréhensible compte tenu de toutes les choses horribles que le peuple juif a vécu dans le passé.» écrit-il.

Quelques jours plus tard, le 29 juillet, le même Bardem cosigne une pétition avec près d’une centaine d’artistes espagnols, dont son épouse Penélope Cruz et leur ami, le cinéaste Pedro Almodovar, exhortant l’Union Européenne à condamner le bombardement de Gaza. C’est cette lettre ouverte qui a engendré une polémique aux Etats-Unis les jours suivants sa publication. L’acteur américain Jon Voight, père d’Angelina Jolie, est l’un des premiers à s’offusquer de la qualification de «Génocide» appliquée au conflit actuel. En outre, il qualifie d’acte antisémite la signature de la pétition et, dans une tribune publiée par le «Hollywood Reporter», accuse le couple d’acteurs espagnols de, ni plus, ni moins, «promouvoir l’antisémitisme dans le monde». "Vous avez pu devenir célèbres et faire fortune grâce à un pays démocratique : l'Amérique. Pensez-vous que vous auriez pu accomplir tout cela en Iran, en Syrie, au Liban... ? Votre célébrité vous donne la responsabilité de l'utiliser pour faire le bien. Au lieu de ça, vous avez diffamé le seul pays démocratique et de bonne volonté au Moyen-Orient : Israël" conclut-il.

Cruz et Bardem tentent alors de clarifier leurs positions. L’actrice s'explique dans le quotidien américain «USA Today» en déclarant ne pas être «une experte de la situation» tout en restant «consciente de sa complexité». Elle ajoute : «J’ai bon espoir que toutes les parties puissent se mettre d’accord pour un cessez-le-feu et qu’il n’y ait plus de victimes innocentes – ni d’un côté de la barrière, ni de l’autre. Je prie pour l’unité et la paix».

Son époux, quant à lui, répond indirectement à l’attaque lanceé par Jon Voight, toujours dans «USA Today» en écrivant que le qualifier lui et sa compagne d’antisémites est «l’antithèse» de ce qu’ils sont «en tant qu’êtres humains». « J'ai beaucoup de respect pour les habitants d'Israël et de compassion face aux pertes qu'ils subissent. Nous détestons l’antisémitisme, autant que nous détestons les conséquences horribles et douloureuses de la guerre.» conclut-il.

Malgré leurs tentatives d'explications, le Hollywood Reporter rapporte aujourd’hui que Cruz et Bardem pourraient bien devenir persona non grata dans le cinéma hollywoodien. Selon l’hebdomadaire américain, repris par RFI, l’un des producteurs, sous couvert d’anonymat, ayant déjà travaillé avec l’actrice a déclaré en privé ne plus jamais vouloir l’engager sur un film. De même, un autre producteur aurait assuré que le couple «contribue à faire baisser sa propre cote sur le marché international des acteurs ». Deux sources qui ne permettent, tout de même pas, de conclure à une mise au ban définitive du couple.

A noter, enfin, que Bardem et Cruz ne sont pas les seuls à faire les frais de leur engagement. La chanteuse superstarRihanna avait soulevé une vague d'indignation sur Twitter, après avoir posté sur son compte un "#FreePalestine". Huit minutes plus tard, elle corrigeait le tir, en retirant son tweet, et en postant "Prions pour la paix et une fin rapide du conflit israélo-palestinien! N'y a-t-il aucun espoir ?"

par Vincent Boyajean

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