Insee / chômage : de nouveaux questionnaires créent une fausse baisse
Comme le raconte Le Monde, "de simples changements de formulations dans les nouveaux questionnaires, introduits depuis janvier, ont créé un tel changement dans les réponses des Français interrogés que le taux de chômage a artificiellement reculé de 0,3 point par rapport à l'ancien questionnaire." Exemple de changement ? Auparavant, l’enquêteur demandait si vous étiez "à la recherche d'un emploi, même à temps partiel ou occasionnel". Aujourd’hui, il demande simplement si vous êtes "à la recherche d'un emploi" tout court. Une formulation qui, selon Le Monde, "suffit à faire pencher quelques "oui" du côté du "non". Et à ainsi faire sortir 90 000 Français, virtuellement, des chiffres du chômage. " |
L’Institut de la statistique donne-t-il un gentil coup de pouce au gouvernement ? Oh que non ! répond la direction embarrassée, qui s’empresse de déminer le mauvais procès qui l’attend : l’Institut explique au Monde que les modifications ont été décidées "il y a longtemps" et rappelle que "0,3 point, c'est la marge d'erreur traditionnelle du taux de chômage". L’Institut s'est même fendu d’un communiqué ce matin (ici au format pdf) et, dans la dépêche AFP reprise sur le site du Figaro, le directeur des statistiques démographiques et sociales fait profil bas : 'nous jouons de malchance mais nous sommes transparents, nous ne cachons rien (...). Le toilettage du questionnaire était nécessaire pour améliorer la compréhension des questions" permettant de définir si une personne est au chômage au sens du Bureau international du travail.'
Mais le plus surprenant est ailleurs. A en croire le site de l’Institut, ce changement de questionnaire n’est pas seulement dû à une harmonisation mais à un problème d’effectifs : "l’Insee a mis en place au 1er janvier 2013 de nouvelles conditions d’emploi pour ses enquêteurs, ce qui a entraîné des difficultés d’organisation du réseau des enquêteurs, et pour l’instant une baisse du taux de réponse à l’enquête". Conclusion cocasse : la baisse de l’emploi à l’Insee est à l’origine de la baisse – virtuelle – du chômage.
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