Hollande, préféré de Marianne. Et du Monde ?
Brève

Hollande, préféré de Marianne. Et du Monde ?

Pour qui votent les journalistes de Marianne ?

L'hebdo a publié, ce samedi 14 avril, les résultats d'une consultation des journalistes de l'hebdomadaire, sur leur intention de vote pour la présidentielle, signale Le Lab d'Europe 1.

Selon le dépouillement des urnes chez Marianne, voici les résultats : François Hollande remporte 40 % des suffrages, Jean-Luc Mélenchon 31,7 %, en troisième position vient François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan, ex-aequo avec 8,3 %, et Nicolas Sarkozy arrive bon dernier, ex-aequo avec Marine Le Pen et Nathalie Arthaud, avec... 0 %. Le journaliste politique de La Croix Laurent de Boissieu n'a pas manqué de souligner sur Twitter que Bayrou passe de 36% en 2007 à seulement 8,3% en 2012.

Un communiqué de la Société des rédacteurs de Marianne précise toutefois : "Le but de ce scrutin n'est pas d'engager le journal dans le soutien à un candidat, même s'il remporte les suffrages les plus nombreux, mais de pratiquer un exercice de transparence que demandent les lecteurs. C'est pourquoi la question posée n'est pas «Pour qui allez-vous voter lors du 1er tour de la présidentielle?», mais «de quel candidat vous sentez-vous le plus proche?»".

Dans un édito publié dans le journal, le magazine signale aussi que la publication de ces résultats "a fait débat". "Il y a cinq ans, certains de nos confrères avaient été choqués par cette initiative. C'était leur droit. Tout juste pouvons-nous leur faire remarquer qu'il y a là, de leur part, une forme d'hypocrisie. N'y a-t-il pas un paradoxe, à dire et à écrire, par exemple, que la réduction des dépenses publiques est l'alpha et l'oméga de cette présidentielle tout en prétendant être neutres?"

Quelques journalistes expliquent leurs choix. Jean-Dominique Merchet, spécialiste de l'armée, - que nous avions invité - annonce sa préférence pour Bayrou, et défend son choix : "Une droite civilisée peut parfaitement se reconnaître en lui". (...) Aux yeux de cette droite, François Bayrou présente de nombreux avantages : il est cultivé, ouvert et honnête." Périco Légasse, le critique culinaire, quant à lui, préfère le candidat de Debout la République : "Je vote pour Nicolas Dupont-Aignan parce qu'il est le seul candidat qui n'use pas du mot «République» comme d'un slogan cynique, mais l'associe à son corollaire : la souveraineté du peuple".


Pour qui vote le Monde?


Comment se situer par rapport à la campagne ? Le Monde s'est aussi posé la question dans sa chronique du médiateur (qui n'est pas en ligne). Depuis 1965, année de la première élection au suffrage universel du chef de l'Etat, traditionnellement, le quotidien exprime sa "préférence" dans l'édito du directeur. En 2007, Jean-Marie Colombani avait ainsi soutenu aux deux tours Ségolène Royal.

Mais la décision fait débat au Monde. "Moins sur le fond, à vrai dire - les valeurs du journal de Beuve sont connues et tous les journalistes ici présents les partagent peu ou prou, quelles que soient leurs convictions politiques -, que sur la forme du fameux " éditorial du directeur ". Et sur son opportunité", précise le médiateur, Pascal Galinier. Les deux directeurs adjoints des rédactions eux-mêmes s'interrogent, ajoute-t-il. " Je me sens un peu étranger à ce débat, reconnaît Serge Michel. Je suis à l'aise sur des sujets, pas sur des candidats." "Les lecteurs n'attendent pas qu'on soit un journal d'opinion, pense Didier Pourquery. Ils n'ont pas besoin qu'on leur dise pour qui aller voter !". D'un autre côté, Gérard Courtois, directeur éditorial, estime que "c'est un privilège. Un privilège de pouvoir dire ce qu'on pense des enjeux centraux de notre pays. " Du reste, ajoute-t-il, "si on ne prenait pas position, ce serait interprété comme une incidence de l'arrivée de nos nouveaux actionnaires..." Façon de renvoyer la balle à Xavier Niel, l'un de ces nouveaux actionnaires, qui crut bon de dire en janvier, à la radio BFM Business, que " le journal Le Monde ne doit jamais s'engager pour un candidat, sauf quand il y a danger pour la démocratie ", rappelle Galinier.

Que fera donc le directeur? Face à la rédaction, mardi 10 avril, Erik Izraelewicz s'est exprimé de manière sibylline : "Je ne crois pas que nos lecteurs se précipiteront dans les kiosques pour lire cet édito... Ni qu'il sera d'une influence notable sur le résultat de l'élection".

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