Fin (ou presque) des relectures de citations au NY Times
Non, les personnes interrogées par le New York Times ne pourront plus relire leurs citations avant publication de l'interview. C'est ce qu'a annoncé hier la directrice de rédaction du prestigieux quotidien américain, Jill Abramson, dans une note rapportée par la médiatrice du journal (également relayée par le blog de Jim Romenseko, observateur régulier des médias américains). "A partir de maintenant, nous voulons avoir une ligne claire sur ce point", indique Abramson. "Les journalistes devront refuser une interview si une source pose comme condition la relecture à postériori des citations pour les examiner, les approuver ou les modifier". |
Pour Abramson, cette pratique "provoque l'ingérence" des chargés de communications et "risque de donner aux lecteurs une mauvaise impression, celle que nous cédons à nos sources trop de contrôle sur un article".
Abramson reconnaît que le journal "va perdre des interviews" à cause de cette nouvelle règle. Selon elle, l'approbation des citations est tellement ancrées que les interviews sans seront vues comme risquées par les hommes politiques. Néanmoins, elle modère fortement la portée de sa décision en précisant que des "exceptions à la règle" sont possibles. Notamment dans le cas où une source porteuse d'"informations cruciales" exigerait la relecture de ses citations. Autrement dit, en cas de scoop potentiel, le quotidien y regardera à deux fois...
Cette décision survient après la parution en juillet d'un article du New York Times expliquant que les interviews de Barack Obama étaient toujours relues et approuvées par les services du président avant publication. Cette procédure est courante aux Etats-Unis comme en France
En bannissant la relecture de citations, Le New York Times rejoint d'autres médias, tels que The National Journal et Reuters. A @si, nous ne rejetons pas les demandes de relecture de citations, mais les modifications se font au cas par cas, et très rarement. Si nous estimons qu'une personne interrogée s'autocensure à postériori, nous pouvons décider de ne pas publier du tout sa citation.
(Par Justine Cohendet)
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