Ecoutes / Monaco : Sarkozy aurait promis puis reculé (Le Monde)
Brève

Ecoutes / Monaco : Sarkozy aurait promis puis reculé (Le Monde)

Nicolas Sarkozy est-il intervenu en faveur du magistrat Gilbert Azibert pour l’obtention d’un poste à Monaco ? Pas du tout ! réplique l’ancien président à l’occasion de l’interview donnée au lendemain de sa garde à vue et de sa mise en examen.

En fait, selon les écoutes retranscrites par Le Monde, il semble que Sarkozy ait promis d'intervenir, puis ait reculé au dernier moment.

"Monsieur Azibert n'a rien obtenu, je n'ai pas fait de démarche. Où est le trafic d'influence ? Où est la corruption ?" Ainsi se défend Nicolas Sarkozy lors de l’interview accordée – dans notre bureau – à TF1 et Europe 1 le 2 juillet au lendemain de sa mise en examen. Pourtant la teneur des écoutes téléphoniques opérées sur les téléphones portables officiels et officieux de l’ancien président et de son avocat Thierry Herzog est ambivalente, selon Gérard Davet et Fabrice Lhomme du Monde qui ont eu accès aux pièces du dossier instruit par les juges Patricia Simon et Claire Thépaut, lesquelles soupçonnent Sarkozy de "corruption active".

Et en effet, lors des conversations menées sur leurs téléphones officieux – Sarkozy empruntant le nom de Paul Bismuth – et retranscrites par les journalistes du Monde, il apparaît clairement que l’avocat sollicite l’ex-président pour intervenir en faveur du magistrat Gilbert Azibert qui vise un poste à Monaco.

Il m'a parlé d'un truc sur Monaco, parce qu'il voudrait être nommé au tour extérieur», commence Me Herzog. «Je l'aiderai», répond M. Sarkozy, qui lâche cette phrase à propos du magistrat : «Moi, je le fais monter.» Suivent plusieurs échanges entre le 5 et le 25 février, date à laquelle Sarkozy doit se rendre à Monaco. Le 24 février, "M. Sarkozy annonce à Me Herzog : «Gilbert, je vais essayer de voir le ministre d'Etat de Monaco pour lui dire...»«Ah c'est génial !», dit l'avocat, qui précise : «Il est déjà plus ou moins, tu vois, sur une short list, mais enfin, si tu donnes un coup de main, évidemment, ce sera toujours mieux.»«Tu peux lui dire, reprend M. Sarkozy, que je vais faire la démarche auprès du ministre d’État demain ou après-demain.»

Mais au lendemain de la visite de Sarkozy à Monaco, les échanges prennent un autre tour. Sarkozy appelle son avocat avec son téléphone officiel qu’il sait sur écoute. Et pour la première fois, depuis cette ligne, il évoque le cas d’Azibert. Là, il estime qu’après réflexion il a préféré ne pas intervenir auprès du ministre d’État monégasque : "ça va paraître très bizarre (…) J'ai trouvé que ça ferait un peu ridicule donc j'ai préféré ne pas en parler dit-il à son avocat. Plus surprenant, l’ancien président rappelle son avocat quelques minutes plus tard via les lignes officieuses pour lui annoncer la même chose."

Pourquoi cette double conversation identique ? Les journalistes font allusion aux enquêteurs pour qui "la réponse est simple : ils pensent avoir établi que MM. Sarkozy et Herzog ont bénéficié au cours de la journée du 25 février d'une indiscrétion leur ayant permis d'apprendre que leurs portables «secrets» étaient aussi sous surveillance. Sachant leur stratagème téléphonique découvert, et surtout le contenu de leurs précédentes conversations dévoilé, les deux hommes auraient donc adapté leur discours. Et, éventuellement, leurs actes, à savoir que M. Sarkozy aurait renoncé in extremis à intervenir." Ce qu'ont confirmé les officiels monégasques interrogés par la police, et qui permet à Sarkozy, aujourd'hui, de démentir farouchement.

Vous avez dit corruption active ? L’occasion de regarder notre émission consacrée à deux citoyens lanceurs d’alerte qui luttent contre toute forme de corruption ou, pour une mise à jour, de relire nos articles Mais bordel, ces affaires, on en est où ? ici et .

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