Délocalisation : la direction de Descamps conteste France 2
Dans ce documentaire au nom évocateur, diffusé mardi soir sur France 2, Clarisse Feletin suit la procédure de redressement de l'entreprise Descamps à Régny (Loire), jusqu'à l'approbation par le tribunal d'un plan de continuation.
Le 16 février 2011, c'est le plan de Astrance Capital qui est approuvé par le tribunal de Bobigny pour reprendre Descamps, filiale du groupe Zucchi, alors que les salariés auraient préféré la proposition d'un autre repreneur, la Maison de la literie. A la fin de son documentaire, la réalisatrice souligne les mauvaises intentions du fond d'investissement Astrance, qui souhaiterait en réalité procéder à une délocalisation. Elle conclut le film par ce commentaire: "Six mois plus tard, il n'y a presque plus de travail et les salariés sont mis au chômage. Est-ce le signe de la fin tant redoutée pour délocaliser la production ? De leur côté Astrance et le groupe Zucchi ont un avenir plus radieux. Les résultats financiers et les cours en bourse se sont améliorés. Le malheur des uns fait le bonheur des autres." |
Dès le lendemain de la diffusion, la direction de Descamps a publié un communiqué pour critiquer cette conclusion, assurer que l'entreprise "renoue avec les bénéfices", et "préciser qu'elle n'avait pas licencié et que le nombre de salariés, quelque 400, était resté constant à Régny, dernière usine du groupe en activité après la fermeture ces dernières années de quatre sites et la diminution de la moitié des effectifs", précise l'AFP. "Avec l'investissement d'Astrance Capital en février 2011 et l'apport de 6 millions d'euros de fonds propres, Descamps a renoué avec une dynamique positive (...) et relancé ses marques phare Descamps 1802 et Jalla 1881 (...)", assure la direction de Descamps.
Qu'en est-il ? Nous avons appelé la CGT de l'entreprise qui réfute ce que dit la direction de l'entreprise. "Il y a bien eu licenciements : le plan de redressement prévoyait le licenciement de 38 salariés. Au final il y a eu 23 salariés licenciés. Il reste maintenant 85 salariés sur les 114 de l'entreprise à Régny, et 350, au total, sur les différents sites de Descamps. Et l'entreprise propose des ruptures conventionnelles à ses salariés". Quant à la reprise d'activité : "L'entreprise est en sous-activité chronique, précise-t-on à la CGT, "on avait pour objectif une production de 600 tonnes en 2011, on en a produit que 260. La direction met ses salariés au chômage partiel de octobre 2011 à mars 2012, et demande encore du chômage partiel jusqu'en juillet". Bref, selon la CGT, les craintes de départ étaient justifiées : le fond d'investissement est là pour gagner de l'argent, l'entreprise ne l'intéresse pas. Le risque de fermeture de l'entreprise serait toujours présent, comme le dit le reportage de France 2.
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