Délinquance : chiffres contestés (Libération)
Libération du 5 janvier 2010
"A Lyon, un chef de service a demandé par écrit le 2 décembre à ses
policiers de mettre le paquet sur les arrestations après une baisse en
novembre. A Châlons-en-Champagne, le 15 janvier 2009, le
«chef de l’unité de sécurité de proximité» détaillait les «objectifs
chiffrés en matière de voie publique pour l’année 2009» sur une note de
service de quatre pages que Libération s’est procurée. Le capitaine de
police y fixe des quotas à atteindre. «Chaque brigade de roulement de
jour devra à minima procéder à 65 interpellations hors IPM (ivresse
publique et manifeste, ndlr) et délits routiers, à 10 interpellations
de personnes faisant l’objet de fiches de recherches, établir 230 TA
(timbres-amende, ndlr) pour des infractions au code de la route hors
stationnement et 75 TA pour comportement dangereux», etc. La brigade
anticriminalité de Châlons-en-Champagne avait pour ordre de réaliser
«162 interpellations» et de retrouver 24 personnes recherchées. Ces
documents prouvent à l’évidence que la politique sécuritaire mise en
place par Nicolas Sarkozy passe par des chiffres et des quotas. Les
chefs de police chargés d’appliquer les directives ministérielles
passent de moins en moins leurs instructions par écrit depuis que des
gardiens de la paix usés par la «politique du chiffre» les font fuiter.
A l’approche des élections professionnelles dans la police du 25 au 28 janvier, les syndicats manifestent, comme à Marseille hier, dénonçant «la politique du chiffre»et protestant contre le manque de moyens et la baisse des effectifs, dans une surenchère corporatiste".
Et si vous voulez savoir comment Sarkozy manipule les chiffres de la délinquance, relisez la chronique de Sherlock.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous