Bettencourt : ne pas tourner la page trop vite
Brève

Bettencourt : ne pas tourner la page trop vite

Pujadas, pas la peine d'y revenir.

Tout ce qui devait en être dit, a été dit avant. Dès lors que les règles du jeu fixées par le Château sont acceptées (jouer à l'extérieur, pas de relances, cinq sujets différents abordés en une heure, et en coup de cymbales final l'inévitable et obligatoire question sur le second mandat), le jeu ne peut rien produire d'imprévisible. Le système est bien rodé, jusqu'aux éditorialistes de presse régionale saluant la virtuosité de l'artiste, jusqu'aux présentateurs des radios du matin interrogeant les socialistes pour savoir si "une page de l'affaire est tournée".

Et maintenant ? L'affaire Woerth-Bettencourt va-t-elle "se dégonfler" ? se demandent en boucle les malins. Dix articles différents,  un peu partout, ces temps-ci, rappellent comment Chirac, en un seul mot, "abracadabrantesque", en 2000, "dégonfla" l'affaire de la cassette Méry. C'est d'ailleurs faux. Si en effet, le lendemain de l'intervention présidentielle, les commentateurs-professionnels-de-parole-présidentielle se précipitèrent sur la trouvaille rimbaldienne, l'affaire ne s'en trouva pas "dégonflée" pour autant. C'est la Justice, qui se chargea soigneusement de l'enterrer (comme le rappelait  l'an dernier notre rétrospective avec de belles images qui bougent). On peut encore faire confiance cette fois-ci au procureur Courroye, qui n'a jamais si bien porté son nom (jusqu'au "y", qui évoque l'admirable sophistication de l'ustensile. On est en présence du modèle de luxe. Certes pas une courroie ordinaire).

Oui mais : dans la défense présidentielle recrutée en catastrophe, se trouvent embarqués pour l'instant la police, la Justice, et les fonctionnaires du Budget. Ce sont des corps républicains, syndiqués, où sont à l'oeuvre des rapports de forces. Les dynamiques enclenchées y sont imprévisibles. Oui mais : le PS semble pour l'instant persister à demander la création d'une commission d'enquête parlementaire, et la nomination d'un juge d'instruction. Oui mais : on peut compter sur le bouche-à-oreille, pour faire, tout l'été, la pédagogie du mode de calcul de l'impôt de la milliardaire., entretenant un sentiment d'injustice qui ne se "dégonfle" pas si facilement. Oui mais : les députés UMP, comme tous les députés, pensent à leur réélection, et vont y penser chaque jour davantage. Autant de raisons pour lesquelles on aurait tort de claironner trop tôt que "la page est tournée".

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