Banon : Aphatie a essayé d'enquêter
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Banon : Aphatie a essayé d'enquêter

Jean-Michel Aphatie s'explique sur l'affaire Tristane Banon. En 2007 dans une émission de Thierry Ardisson, dont Aphatie était l'invité, la journaliste accusait Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle. Hier dans l'émission Face aux Français (France 2), Aphatie raconte qu'il a enquêté sur la question, mais qu'il s'est retrouvait "coincé" dans une "impasse" journalistique. Il a donc abandonné, estimant que s'ils étaient vrais, les faits ressortiraient pendant la campagne présidentielle.

Voilà qui n'honore pas sa pugnacité. Au passage, il égratigne les méthodes d'Ardisson.

Il avait promis qu'il en parlerait, c'est fait. Aphatie a expliqué sur France 2 comment il avait réagi professionnellement après le récit de Tristane Banon, sur Paris Première en 2007, d'une agression sexuelle de la part de DSK. Tout est parti d'une question d'un "Français" dans l'émission de Guillaume Durand sur France 2. Quatre journalistes sont sur le plateau: Christine Ockrent, Jean-Michel Aphatie, Jean-Marie Colombani et Serge July. Il leur demande ce qu'ils auraient fait s'ils avaient obtenu une information sur une agression sexuelle, comparable à l'affaire DSK, et que l'affaire était étouffée. Silence parmi les journalistes. Colombani bafouille une réponse. Mais Durand en profite pour demander à Aphatie de s'expliquer sur Tristane Banon.

Le journaliste politique décide donc d'aborder le sujet "rapidement mais complètement". L'affaire semble l'avoir marqué. Il prend un air grave, perd parfois ses mots. Pour l'essentiel, il confirme la version des faits qu'avait donnée il y a un mois Le Nouvel Observateur. "Sur le plateau, Ardisson biche, tandis que ses invités se taisent, gênés. Seul le journaliste Jean-Michel Aphatie proteste (la scène sera coupée au montage) : «Mademoiselle, je ne mets pas votre parole en doute. Mais je n'ai pas les moyens de la vérifier. Nous sommes pris en otage.»"

Hier, Aphatie a précisé : "J'ai dit à Thierry Ardisson ceci: «Ce qu'on vient d'entendre est incroyable. Si c'est vrai, c'est à la police qu'elle doit raconter cela. Et si c'est faux, on est les otages d'un mensonge. Donc on coupe cette séquence ou je quitte la table.« Et Thierry Ardisson me dit: «T'inquiète pas on va couper la séquence.» On m'a coupé moi et on a gardé la séquence."

En fin de séquence, second coup de griffe contre Ardisson, qu'il accuse "d'irresponsabilité".

Aphatie a voulu en savoir plus... mais s'est arrêté

A part sa réaction sur le plateau d'Ardisson, qu'a fait Aphatie ? Il assure qu'il a mené l'enquête. Mais face aux obstacles, il a rapidement arrêté de creuser, et n'a apparemment jamais recontacté la jeune femme : "J'en ai parlé, j'ai vu des gens. Et j'ai essayé de travailler journalistiquement. [Car] je ne sais pas si c'est vrai ou si c'est faux. Et je vais travailler par cercles avant d'aller voir la fille elle-même pour essayer de me renseigner." Il constate: "La dévalorisation de la parole de la fille était systématique. Les gens racontaient des histoires [sur elle]." Il s'est retrouvé "coincé" dans une "impasse", assure-t-il, en énumérant les difficultés: Banon n'a pas porté plainte, les faits remontaient à cinq ans, il n'y avait "visiblement pas de certificat médical". Il abandonne. Et fait confiance... à ses confrères: "Je me suis dit que si Dominique Strauss-Kahn était capable d'actes de cette nature et que s'il était candidat, des choses ressortiraient."

Wait and see, donc. Du coup, il est toujours difficile de comprendre pourquoi il a reproché à ses confrères de ne jamais l'avoir appelé (... gentiment, du moins) pour en savoir plus sur cette affaire.

L'occasion de regarder notre émission : "Les femmes ne sont pas des petits bouts de chocolat"

(Par Aziz Oguz)

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