AFP : fermeture des commentaires sous un blog
"Alors que les vrais débats sur internet se déplacent vers les réseaux sociaux, l’Agence France-Presse a décidé de fermer l’espace réservé aux commentaires des lecteurs sur son blog Making-of", écrit ce lundi Roland de Courson, coordinateur des blogs AFP, sur le blog Making-of.
Sur celui-ci, dédié aux «coulisses de l’info» et qui possède des versions en anglais, français et espagnol, les "commentaires pertinents" seraient "de moins en moins nombreux", d’après Courson. Il remercie toutefois les lecteurs ayant critiqué de "façon constructive" les articles et souligne en filigrane la difficulté de modérer les commentaires sur internet.
Pour justifier sa décision, le coordinateur des blogs AFP souligne en effet que plusieurs grand médias américains – CNN, Reuters, Bloomberg, The Daily Beast ou le Toronto Sun – ont également fait le choix de supprimer leur espace réservé aux commentaires.
Contacté par @si, Roland de Courson, qui gérait lui-même la modération des commentaires, concède que cette section abritait "beaucoup de paroles haineuses, injurieuses et des trolls. Dès qu'il y avait un article sur le Moyen-Orient, ça partait dans tous les sens ". Parallèlement, de moins en moins de personnes postaient des commentaires sur le site, préférant l'utilisation des réseaux sociaux. "C'est une tendance générale. Il n'y a eu qu'en novembre, où notre pic d'audience a augmenté après les attentats, que les commentaires se sont multipliés", explique-t-il.
Rue89 a récemment publié une lettre d’un de ses lecteurs sur le sujet. Celui-ci pointait du doigt les "trolls nauséabonds, ambigus au mieux, fascisants au pire", considérant que les commentaires créent un "écosystème extraordinairement accueillant pour ce genre de dérive". Rue89 a d'ailleurs repris l'article de l'AFP afin de relancer le débat sur son propre site, ce qui semble avoir conforté Roland de Courson dans son choix.
Cet été, @si avait d'ailleurs réalisé une enquête sur les nouvelles façons de commenter, débattre sur les sites d'infos, et l'implication des réseaux sociaux.
Par Benjamin Bruel
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