A Bruxelles, Sarkozy refuse les journalistes français
Les journalistes belges étaient les bienvenus, mais pas leurs homologes français, pour la cérémonie de remise de la Légion d'Honneur par Sarkozy, au vice-Premier ministre belge. Les questions non plus n'étaient pas autorisées. Mais l'humour, lui, était au rendez-vous note le quotidien Le Soir : "Je n’ai pas vocation à m’installer, je suis juste de passage, je précise que je partirai ce soir. Je suis venu à l’invitation d’un ami,a rassuré l’ex-président français souriant, alors que l’installation de riches Français en Belgique pour des raisons fiscales a suscité une vive polémique en France". "Je laisse pleuvoir, il ne sert à rien de maudire la pluie car elle finit toujours un jour ou l’autre à laisser la place au soleil même à Liège. Allusion à peine voilée au fait que Nicolas Sarkozy est inculpé pour abus de faiblesse à l’encontre de la milliardaire Liliane Bettencourt", poursuit encore Le Soir sans pour autant mentionner l'exclusion des journalistes français. |
Site du quotidien Le Soir
Cette exclusion est mentionnée au début de l'article du correspondant du Monde à Bruxelles : "Aucun journaliste français, hormis des membres de l'Agence France-Presse, n'avait été convié à l'événement. Pour faire bonne mesure et justifier cette éviction –demandée par l'entourage de l'ex-président –, les proches de M. Reynders expliquent qu'aucun membre de "la presse internationale" n'a, en fait, été convié".
La Fédération Européenne des Journalistes (FEJ, 300 000 journalistes) a, elle, protesté dans un communiqué précis qui souligne que, de plus, aucune question n'était autorisée : "Les journalistes belges étaient conviés, mais à la demande expresse de M. Sarkozy, les journalistes français n'étaient pas acceptés et les cartons d'invitations mentionnaient qu'il n'était pas question de lui poser des questions. Cette consigne a été répétée à plusieurs reprises sur place".
La FEJ ajoute : "De manière surprenante, les autorités belges ont accepté cette demande, qui revient en fait à imposer une mesure de censure non seulement à l'égard de la presse française, mais européenne par la même occasion. Le but évident était de dissuader les journalistes, de quelque nationalité qu'ils soient, d'interroger l'ancien président de a République sur une affaire judiciaire embarrassante pour lui".
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