Pflimlin, étoile montante
Mais Pflimlin ne se contente pas d'agir, il parle. Dans une déclaration largement diffusée sur Internet, il vient ainsi d'attaquer violemment un site indépendant, qui a réveillé brutalement de sa léthargie la presse du Sarkozistan cet été, en publiant des révélations sensationnelles sur la collusion des sarkozystes et d'une des plus grandes fortunes du petit Etat voyou. Les rares citoyens qui pouvaient espérer que la télévision d'Etat regagne quelques "marges de manoeuvre" face au pouvoir savent désormais à quoi s'en tenir : la télévision d'Etat s'en tiendra désormais à son rôle convenu de confirmation, avec quelques mois de retard, des révélations des sites indépendants. Rien ne viendra troubler, dans les années qui viennent, la gentille musique folklorique du conglomérat des grandes radios et télévisions du pays (ci-dessous, les principaux solistes, surpris lors de leur gala annuel).
Pour être pleinement efficace, cette ritournelle quotidienne de la propagande doit d'ailleurs présenter les apparences d'une information indépendante, et impertinente. Ce matin encore, Europe 1, station de radio appartenant à un oligarque vendeur d'armes, soulevait ainsi un "scandale" : il paraissait que le nouvel avion aménagé luxueusement sur mesure pour le dirigeant, était dépourvu des équipements nécessaires au rapatriement de soldats blessés (nul ne se souvient que les avions présidentiels aient jamais servi à rapatrier des soldats blessés, mais le symbole, parait-il, était néanmoins fâcheux). Horreur ! Scandale ! Heureusement, quelques instants plus tard, le chef des Armées, au même micro, démentait cette information. Les soldats blessés pourraient toujours être rapatriés dans le bel avion doté d'une chambre double, et d'une douche privée. L'espace de quelques minutes, le Sarkozistan avait tremblé sur ses bases.
NDR : les meilleures choses ayant une fin, notre envoyé spécial au Sarkozistan est rappelé au sein de sa rédaction. Néanmoins, il reviendra ponctuellement, aussi souvent que nécessaire, suivre les soubresauts (richement illustrés par nos lecteurs) du petit Etat voyou auquel une large part de notre public, nous le savons, a fini par s'attacher.
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