Virus contre le nucléaire iranien : fuites venues d'Obama ?
L'opposition s'agite face à ces fuites, censées démontrer la fermeté d'Obama dans la défense de la patrie. John McCain, sénateur républicain et ancien candidat à l'élection présidentielle face à Obama, pointait clairement le président démocrate sur CNN le 11 juin : "Même si cela ne vient pas d'Obama lui-même, il est responsable de ces fuites en tant que commandant en chef". "Il essaie de se faire passer pour George Patton ou John Wayne" dénonce (en faisant allusion à un célèbre général et à l'acteur héros des films de cow-boys) un élu républicain, Peter King, président de la commission sur la sécurité intérieure, cité par Fox News.
En plus du FBI, des parlementaires démocrates et républicains du Congrès ont décidé d'ouvrir une enquête pour découvrir l'origine des fuites qui alimentent la presse sur les opérations spéciales des services américains, tandis que les conservateurs parlent d'ObamaLeaks (en référence aux documents diplomatiques et militaires américains diffusés par Wikileaks). Voir par exemple l'article du magazine American Spectator.
Après les révélations sur la liste des terroristes d'Al Quaida à éliminer visée par Obama, la confirmation par des officiels américains d'une action de cyberguerre contre le programme nucléaire de l'Iran est-elle une nouvelle opération de relations publiques pour redorer la blason d'Obama, à la veille de l'élection présidentielle de novembre ? Pour Le Point, la réponse est oui : "Le moment ne devait rien au hasard. Ces dernières semaines, le candidat républicain, Mitt Romney, a essayé de dépeindre l'administration d'Obama comme faible et indécise dans la politique étrangère, par exemple récemment sur la crise en Syrie. Il s'agissait donc pour la Maison-Blanche de contrecarrer ces accusations" L'affaire du virus Flame a été traitée dans une brève dans Le Figaro, tandis que Libération, deux jours plus tard, lui consacre aujourd'hui une page entière. "A Washington, plusieurs élus républicains se sont néanmoins interrogés sur l’efficacité de cette cyberguerre, en soulignant que toutes ces «révélations» apparaissaient en pleine campagne pour la présidentielle, «à un moment où Barack Obama a besoin d’apparaître comme un commandant en chef sûr de lui»", écrit Libération |
L'article du Washington Post confirmant de sources officielles la responsabilité de l'administration Obama dans l'attaque informatique contre l'Iran était à la Une de l'édition du 20 juin.
Le Washington Post y donne des informations techniques mais n'évoque pas une opération de communication électorale d'Obama. Le journal précise que les Américains ont commencé leurs attaques informatiques contre le programme nucléaire iranien au milieu des années 80, pendant le deuxième mandat de George Bush.
"Obama a ordonné d'accélérer des vagues de cyberattaques contre l'Iran", titrait le New York Times le 1er juin dernier.
Le quotidien s'appuyait sur des extraits du livre Confront and Conceal: Obama’s Secret Wars and Surprising Use of American Power, sorti quelques jours plus tard, dont l'auteur avait rencontré des officiels américains, dont des "conseillers d'Obama" au cours de 18 mois d'enquête.
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