Google et les suggestions de "juifs" : médiation en vue
Brève

Google et les suggestions de "juifs" : médiation en vue

Ce sera finalement une médiation.

Le tribunal de grande instance de Paris a nommé un médiateur dans le conflit qui oppose Google à plusieurs associations antiracistes, dont SOS Racisme et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF). Une première audience devait avoir lieu le 2 mai et avait été reportée à ce mercredi. Les associations veulent empêcher que le moteur de recherche associe le mot "juif" à des noms de personnes lorsque les internautes tapent leur nom. Selon les plaignants, l'utilitaire Google suggest, qui effectuent ces propositions, enfreindrait la loi réprimant la constitution de fichiers ethniques.

Lors du dépôt de la requête contre Google fin avril, Patrick Klugman, l'avocat de SOS-Racisme (et ancien président de l'UEJF) avait déclaré à l'AFP que "Google Suggest a abouti à la création de ce qui est probablement le plus grand fichier juif de l'histoire". L'affaire avait alors été relayée par de nombreux sites d'information, dont Liberation.fr et Slate.fr. Le Figaro.fr avait repris la dépêche AFP.

Google suggest est un outil de saisie semi-automatique. Il propose à l'internaute des mots-clés de recherche en fonction de ceux déjà tapés au clavier. Il repose sur un algorithme qui repose notamment sur les recherches de tous les internautes. Plus un mot est associé à un autre dans les recherches d'autres internautes, plus il y a de la chance qu'on vous propose l'un si vous tapez l'autre. Par exemple, si on tape "François" dans Google, le nouveau président arrive en tête des suggestions.

"Nous nous efforçons en permanence de présenter, de manière neutre et algorithmique, toute la diversité du contenu disponible sur Internet." C'est l'argument qu'oppose Google à ses détracteurs. Il n'y aurait rien de subjectif dans leur outil. Pourtant, comme le souligne un article d'Owni, la notice de Google suggest précise bien: "Nous appliquons également des règles strictes s'agissant des contenus pornographiques, violents ou incitant à la haine et des termes fréquemment utilisés pour rechercher des contenus portant atteinte à des droits d'auteur." L'algorithme n'est donc pas si neutre, puisque Google effectue déjà un "nettoyage".

Le problème n'est pas nouveau. Il se posait déjà en mai 2009 pour Colombe Schneck et d'autres journalistes français, dont le nom est associé au mot "juif" ou "juive". Plus récemment, en décembre 2011, Google a été condamné pour injure par une société lyonnaise dont le nom était associé au mot escroc. A cette époque, la cour avait déjà relevé que "le moteur intervient manuellement dans cette fonctionnalité, pour éviter notamment l'apparition de suggestions pornographiques".

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