Espagne : austérité et critiques de droite contre TV publique
La crise que traverse la RTVE est aussi politique qu'économique. Le président de la RTVE, Alberto Olliart (plusieurs fois ministre entre 1977 et 1981), nommé en 2009, alors qu'il était déja octogénaire, a démissionné de son poste, pour raisons personnelles, le 6 juillet 2011, et il n'a pas été remplacé depuis: socialistes et conservateurs n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le choix de son successeur.
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Deux des six chaînes nationales sont en difficulté selon le quotidien conservateur ABC: Tele Deporte (chaîne du sport) et Clan (chaîne jeunesse). Le journal consacrait une page entière au sujet le 1er mars, avec une photo de l'actuel président par intérim Josep Manuel Silva. Dans le titre, ABC souligne que l'émission de questions culturelles Saber y ganar va disparaître, comme de nombreuses séries, y compris pour les enfants, comme Bob l'éponge. "Les pêchés capitaux de la RTVE" titrait déja ABC le 26 février en évoquant le coût trop élevé des émissions comparées au prix des émissions des chaînes privées. Puis le même journal signale, le 9 mars, que les équipes de la RTVE qui suivront les Jeux Olympiques de Londres seront 25% moins nombreuses que pour les J.O. de Pékin. Les économies réalisées aussi sur le voyage et les hôtels permettront de faire baisser la note d'un million d'euros. "Silva a déclaré que la suppression de 204 millions d'euros en 2012 imposée par le gouvernement «compromet gravement» la capacité de la RTVE à «continuer à jouer le rôle du service public»" et risque de provoquer une baisse de son audience. Dans un encadré, le quotidien souligne que la RTVE va continuer des synergies avec l'agence de presse EFE avec laquelle elle partage déja des bureaux dans plusieurs villes espagnoles. |
ABC 6 mars 2011
La situation de la RTVE est d'autant plus délicate que depuis deux ans, ses chaînes de télévision sont totalement privées de publicité sur décision du gouvernement socialiste de Jose Luis Zapatero.
Sur l'aspect politique, Libération cite des commentaires d'hommes politiques de droite clairs et nets : "Au Parti populaire (PP), la formation au pouvoir (qui dispose d’une ample majorité absolue), on ne fait pas mystère des intentions gouvernementales :«Nous allons en finir avec les laquais socialistes qui dominent la télé publique»,a tancé Carlos Soriano, un dirigeant du PP. (...)En février, un dirigeant du think tank ultralibéral du PP, dirigé par l’ex-président du gouvernement José María Aznar, a lâché :«Quand on regarde les JT, on n’a pas l’impression qu’il vient d’y avoir des élections. Nous allons vite y remédier !»
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