"Pourquoi tant de discrétion ?" se demande Nicolas Doze, à propos du débat sur le MES. Pourtant, le mécanisme européen de stabilité, voté au Parlement, vaut largement un débat national autour de la question "êtes-vous pour ou contre plus d’Europe ?" Mais ce débat, estime le chroniqueur, ne se fera pas car il réveille "le spectre du référendum de 2005 où la France a voté non mais pour rien." |
Doze rappelle que le MES est ni plus ni moins un fonds monétaire. "Ça change absolument tout. Le mécanisme et le pacte budgétaire sont les deux faces d’une même pièce : en adoptant le MES vous adoptez la règle d’or du pacte budgétaire ainsi que le risque de sanctions automatiques en cas de dépassement des 60% de dettes du PIB. Dès lors, vous supprimez une bonne partie de la marge budgétaire dont dispose le Parlement. Et si le MES est une super banque, c’est aussi un outil supranational : le MES peut poursuivre des Etats mais il dispose d’une immunité juridique."
Conclusion : "avec l’adoption de ce mécanisme, on adhère à cette nouvelle grammaire européenne en réalisant un virage vers plus d’Europe, un virage fédéral. La nouvelle Europe des droits et des devoirs est en train de s’écrire sous nos yeux." Et Doze de conclure en se désolant que ses confrères préfèrent parler du Fouquet’s (vous savez, cette petite adresse populaire parisienne) que du mécanisme européen de stabilité.
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