Vente de 126 Rafale, ou promesse ? Les sites hésitent
Brève

Vente de 126 Rafale, ou promesse ? Les sites hésitent

L'Inde s’apprêterait à acheter 126 avions Rafale au groupe Dassault. Après plusieurs années d'échecs commerciaux et d'effet d'annonces avortés, l'avion pourrait enfin s'exporter. Les annonces valsent en Une des sites d'infos, qui hésitent entre prudence et enthousiasme.



Vendus ou pas vendus, les Rafale de Dassault ? Tout dépend du site d'info que vous lisez, et l'heure à laquelle vous le faites. Le site de Libération est affirmatif: "Dassault va vendre 126 rafales à l'Inde". De son côté, Lemonde.fr tâtonne: "Dassault parvient enfin à exporter ses Rafale", annonçait victorieusement le quotidien en début d'après-midi - comme le rappelle l'adresse url de l'article restée inchangée. Le site s'est ensuite ravisé, préférant titrer sur l'appel d'offres, qui ne garantit pas la vente, ce qui est plus prudent : "Dassault remporte l'appel d'offres pour vendre 126 avions Rafale à l'Inde".

Une vente pour Libération


Une exportation... ou un simple appel d'offre pour Le Monde

 

Sur BFM TV, un bandeau fanfaronnant "le Rafale enfin vendu" alterne avec un bandeau plus sobre : "Le Rafale remporte son premier contrat à l'étranger".

A 16h25, le contrat est remporté. 5 minutes plus tard, c'est "enfin vendu" pour BFM :

Seuls Les Échos sont restés constants dans la prudence dès le début d'après midi, titrant sobrement "Le Rafale de Dassault remporte l'appel d'offres indien".

Une valse-hésitation qui s'explique sans doute par l'histoire commerciale houleuse du Rafale. L'avion a tout à tour été rejeté par tous ses acheteurs potentiels, au point que le ministre de la Défense Gérard Longuet envisageait un arrêt de la production. Ces difficultés n'avaient pas empêché Nicolas Sarkozy de promettre en 2007 "dix milliards de contrats" avec la Libye, ou la signature d'un "contrat historique" de 36 Rafale au Brésil en 2009... qui n'a jamais été finalisée.

Meilleur exemple d'un site gêné aux entournures par ces souvenirs cuisants : Le Figaro.fr.

On aurait pu s'attendre à une débauche d'optimisme de la part du journal qui appartient lui-même au groupe Dassault. En décembre dernier, le PDG de Dassault Aviation défendait l'avion controversé dans les colonnes du journal. Pourtant, à 13 heures, le site du quotidien conjuguait l'info au conditionnel : "Dassault Aviation aurait remporté l'appel d'offres pour fournir à l'Inde 126 avions de chasse", et se contentait de poser la question en titre : "Dassault vend 126 Rafale à l'Inde?".

Mais après quelques minutes, le quotidien a choisi de s'aligner sur ses collègues, en modifiant le titre et en remaniant complètement l'article. A 15 heures, l'article affirmait : "Dassault Aviation a remporté l'appel d'offres", et conjuguait l’événement au présent. Cependant, l'intervention prudente du secrétaire d'État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, qui précisait à BFM que le contrat restait à finaliser, se retrouvait propulsée vers le tout début de l'article: "On est dans une phase de négociation", pouvait-on lire dès les premières lignes.

Décidément déstabilisé, le site modifie à nouveau sa politique à 15h30 : le lien de Une renvoie désormais à un article plus travaillé du Figaro Bourse, qui renoue avec la prudence: "Dassault retenu pour vendre 126 Rafale à l’Inde", annonce-t-il.

Le Figaro.fr, 15h

Le Figaro.fr, 15h30



Pour vous remémorer les annonces alléchantes du Président, relisez notre article "Sarkozy, président des contrats fictifs".

(Par Julie Mangematin)

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