Brève

Sofitel/DSK : Epstein contesté

Gilles Klein

27 novembre 2011 Maj: 27 novembre 2011

Après la parution de l'article de la New York Review of Books, le groupe Accor (propriétaire du Sofitel New York) dément certains éléments développés par son auteur, Edward Jay Epstein (auteur de nombreux livres sur des histoires de complots), qui suggère une possibilité de manipulation contre DSK.

Le Figaro cite un communiqué du groupe Accor commentant l'article d'Epstein : "«L'article affirme que deux employés du Sofitel auraient été filmés par les caméras de surveillance de l'hôtel «se réjouissant» pendant trois minutes. En réalité, ces faits ont duré huit secondes, sans qu'aucune «extraordinaire danse de fête» n'ait pu être constatée», assure le Sofitel."

"Ils «ont catégoriquement nié que cet échange ait quelque lien que ce soit avec Monsieur Strauss-Kahn»."

L'article d'Epstein évoquait aussi un mystérieux client d'une chambre voisine visitée par la femme de chambre juste avant sa rencontre avec DSK : "«L'historique informatique des chambres montre que le client de la chambre 2820 a procédé au règlement de sa chambre (check-out) à 11h36 et que la femme de ménage a fait le ménage de cette chambre immédiatement après, indique l'hôtel. L'insinuation selon laquelle le client occupant la chambre 2820 serait impliqué dans l'incident est donc fausse et sans fondement»".

Concernant Epstein lui-même, le site Rue89, qui avait signalé son article sur l'affaire DSK, semble un peu plus prudent. Rue89 constate qu'Epstein frôle parfois lui-même la théorie du complot, écrivant par exemple que "qu'Al-Quaïda ne saurait être l'unique auteur des attentats de 2001".

Mais Rue89 ajoute aussi: "Le journaliste, né en 1935, est réputé pour sa grande expertise dans le domaine du renseignement et signe dans des publications américaines plutôt prestigieuses: Wall Street Journal, New York Review of Books, Slate.com, The Atlantic.."

La réalité semble plus nuancée. Une recherche dans les archives du Wall Street Journal ne montre que quatre articles sur des sujets mineurs parus en 1975, 1976, 1978, et 1980, ce qui fait peu, plus deux "Opinions" parues en 2011 et signalées par Rue89.

Rue89 évoque aussi "Sa biographie – récompensée – sur Armand Hammer, puissant industriel américain". Cette biographie (The Secret History of Armand Hammer) publiée en 1996, aurait reçu, à une date non précisée, le Financial Times Booz Allen prize, un prix pas spécialement prestigieux qui associe le quotidien économique à une société de consulting. En bref, Espstein semble plus connu pour ses livres s'intéressant à des complots réels ou supposés, que pour ses articles publiés dans la presse mainstream américaine.

Quoiqu'il en soit, DSK "a déclaré à l'AFP qu'il n'avait «aucun commentaire à faire sur les articles de M. Epstein»"